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 Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn

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MessageSujet: Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn   Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn Icon_minitimeMar 8 Jan - 22:08

Lyla & Oberyn

    Il suppliait. Il suppliait, invoquait une famille, une femme et des enfants. Il mentait également, prétendait n’avoir jamais souhaité devenir ainsi. Il disait qu’on l’avait forcé, arguait que sans un chantage monstrueux, jamais il n’aurait été là ce soir. Et il l’appelait par son prénom, au milieu de ses jérémiades pitoyables. Pitié, Elijah. Ne fais pas ça, Elijah. Tu te souviens de moi, Elijah ? Ah, celle-ci était sans doute la meilleure. Oui, Elijah se souvenait très bien de lui. Mais Elijah n’existait plus depuis bien des années, et il n’avait pas le droit à la parole, surtout pas ce soir. Elijah aurait pu faire part de clémence, il aurait flanché. Il était faible. Il se serait souvenu de ces merveilleuses années qu’il avait passé en compagnie de cet homme qui rampait à ses pieds, et il aurait détourné le regard, le cœur serré, regrettant ce passé si lointain où il s’enfonçait dans un doux mensonge doré, où il était accepté au milieu de ces gens tellement supérieurs. A cette époque, c’était lui qui rampait, et personne ne s’en rendait compte. Oberyn avait donc pris la place d’Elijah, et il allait rétablir la justice. Plus question de ramper, plus question de s’abaisser. Et pas question de faire preuve de pitié. Il avait coincé le Mangemort après des heures de traque, et à présent qu’il l’avait sous sa botte, il n’allait certainement pas le relâcher. « Je te jure, je n’ai pas voulu ça, il m’a forcé, il m’a forcé ! » Un sourire sardonique étira lentement les lèvres d’Oberyn. En voilà un bien mauvais argument pour le convaincre d’être miséricordieux. Cela pouvait peut-être marcher sur d’autres membres de l’Ordre, sur les ramollos qui croyaient en la bonté profonde de l’espèce humaine et qui se laissaient berner par de telles inepties. Mais Oberyn avait une vision bien particulière des choses. « Il t’a forcé ? » Demanda-t-il d’un ton où suintait tout le dégoût qu’il ressentait pour le Mangemort.« Oui, oui, je te jure Elijah ! » Et encore son vieux prénom ! Quand allait-il comprendre qu’il ne faisait que s’enfoncer, à répéter ainsi des phrases qui ne signifiaient rien ? Oberyn se faisait un devoir d’éliminer ceux qui pouvaient encore l’appeler par son vrai prénom. Et également, il ne supportait pas que des Mangemorts, si fiers et arrogants, retournent leur veste en pleurnichant dès qu’ils se sentaient en danger. Qu’ils assument leur allégeance, par Merlin ! Si lui avait été Mangemort, il n’aurait jamais pu renier son Maître, jamais. Il aurait été fier de porter son appartenance à la cause jusqu’au bout … « Et ça n’a rien à voir avec le fait que tu es en train de te vider de ton sang comme un porc à l’abattoir, non ? » Demanda finalement Oberyn, provoquant de nouveaux gémissements de la part de sa victime. Il les supporta encore un moment, parce qu’il aimait assez entendre ça finalement, et puis, quand la flaque de sang sous ses pieds fut assez grande à son goût, il abrégea les souffrances de son ancien camarade d’école en terminant de lui trancher la gorge, bien proprement. Le liquide écarlate éclaboussa ses vêtements, son visage, et il recula de quelques pas pour contempler son travail, satisfait. Quelques instants plus tard, il fit disparaître le sang qui le maculait, et transplana loin de la scène du crime. Même s’il appréciait de profiter du spectacle une fois qu’il avait terminé le travail, il n’avait pas envie d’être là quand on découvrirait le corps mutilé du Mangemort …

    Il réapparu devant le portail de sa maison, dans la banlieue bourgeoise de Londres, comme il le faisait toujours. Mais au lieu d’entrer, il se figea. Les sortilèges d’intrusion qu’il avait placés dans le jardin avaient été dérangés. Invisibles à tous ceux qui ignoraient leur présence, ils étaient pourtant très clairs pour le sorcier, qui sut immédiatement que quelqu’un avait pénétré sa demeure sans son autorisation. Oberyn n’était pas paranoïaque, il avait beaucoup de défauts et sans doute énormément de troubles psychologiques, mais il n’en était pas à croire qu’on pouvait l’attaquer chez lui, alors qu’il était toujours de la plus grande discrétion dans ses petites « affaires clandestines ». Mais c’était la guerre, et quiconque aurait laissé sa demeure sans protection était tout simplement le plus grand des imbéciles. Oberyn se flattant de ne pas faire partie de cette catégorie de gens, il avait protégé les accès à son habitation avec divers charmes. Ils étaient inoffensifs pour la plupart, et n’empêchaient pas les gens d’entrer – cela l’aurait trop facilement désigné comme ayant quelque chose à cacher – mais avaient l’avantage de signaler les intrusions sans que quiconque ne s’en rende compte. Mis à part le propriétaire. Et le propriétaire, au contraire de ses enchantements, allait signaler sa présence de façon bien moins agréable. Il tira sa baguette de sa poche et se glissa sans un bruit vers le perron, puis ouvrit la porte tout aussi silencieusement. Si l’intrus était toujours là, il fallait se montrer de la plus grande prudence. Ce serait bête d’avoir survécu aux Mangemorts pour être tué chez lui … Mais aucun sortilège ne tenta de le frapper, et il put avancer jusqu’au salon, d’où les sortilèges d’intrusion étaient encore dérangés, et où une toute petite lueur dansait dans un coin de la pièce, repoussant faiblement les ténèbres. Oberyn, lui, n’avait nul besoin de lumière pour se repérer, mais cette indication lui fut bien utile pour s’avancer sans bruit. Il se méfiait tout de même : la lumière pouvait être une ruse, et il pouvait se retrouver attaqué de dos … Mais une nouvelle fois, rien de tel ne se produisit. « Incarcerem ! » Lança-t-il soudain, dans un mouvement vif de sa baguette. La personne, qu’il distinguait à moitié cachée derrière son canapé, fut soulevée dans les airs, des cordes lui enserrant les membres. Alors seulement, le sorcier alluma la lumière … Pour découvrir que son intrus était bien loin de ce qu’il s’était imaginé. A vrai dire, il ne savait pas à qui il s’était attendu, mais sûrement pas à une jeune fille, toute frêle et chétive, qui semblait prête à se briser s’il accentuait la pression des cordes autour d’elle. D’un nouveau petit geste de la baguette, il la projeta violemment contre le mur le plus proche. « Je peux savoir ce que tu fais chez moi ? » Demanda-t-il d’un ton froid, en s’approchant lentement d’elle. Jeune fille ou vieillard, allure innocente ou belliqueuse, cela ne faisait pas de différence au final : elle avait pénétré chez lui par effraction.
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MessageSujet: Re: Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn   Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn Icon_minitimeDim 13 Jan - 14:47

    La nuit était tombée depuis quelques minutes déjà quand Lyla se décida à sortir de sa cachette en constatant que les rues se vidaient doucement et que personne ne prêterait attention aux faits et gestes d’une jeune femme à l’allure aussi innocente qu’elle. Mais Lyla avait aussi appris à se méfier de tout et de n’importe quoi et c’est en observant partout autour d’elle, à gauche, à droite puis encore à gauche qu’elle finit par sortir de son petit trou dans une ruelle sombre, là où elle avait passé quelques heures en silence. La jeune femme n’était pas à l’aise dans le coin, elle savait qu’elle devait se dépêcher sans pour autant avoir l’air de cacher quelque chose, elle ne voulait pas attirer l’attention sur elle, pas à un seul instant. Arrivée au coin de la rue, la jeune femme passa la tête discrètement à l’angle pour vérifier qu’il n’y avait pas trop monde dans la rue qu’elle devait traverser pour finalement atterrir dans celle qu’elle convoitait depuis quelques jours déjà. Elle portait son sac avec elle et sa baguette était à portée de main, elle avait une grande cape autour d’elle et une capuche sur la tête qui la protégeait de la pluie glaçante mais qui laissait tout de même son empreinte humide sur ses vêtements et sur ses cheveux. Mais elle n’avait que ça pour l’instant et elle avait bon espoir de pouvoir bientôt prendre un bon bain chaud, de boire un chocolat devant une cheminée et de revêtir des vêtements propres pour une bonne nuit dans un lit douillé. Elle ne pouvait pas plus se tromper sur ce qui l’attendait qu’à cet instant. Parce qu’elle connaissait, ou pensait connaître serait plus exact, la personne qui vivait dans la maison dans laquelle elle avait l’intention de pénétrer après avoir traversé la rue et contourné la bâtisse qu’elle cherchait. Derrière et comme elle l’avait repéré la veille, une petite fenêtre l’attendait. Elle n’était pas assez stupide pour penser que la maison n’était pas protégée et que si elle l’était, la protection devait forcément agir sur toutes les fenêtres et portes de la maison, elle avait à faire à une maison de sorcier après tout. Mais elle n’empruntait jamais la porte de devant, elle ne voulait pas se faire repérer en ouvrant la porte avec sa baguette et en ayant clairement cet air coupable sur le visage, parce qu’elle n’était pas très bonne actrice quand il s’agissait de cacher quelque chose. Mais en constatant qu’elle n’avait déclenché aucune alarme stridente et que personne n’avait transplané dans la minute où elle avait pénétré dans le jardin, elle espérait alors que l’homme qui vivait là n’était pas devenu aussi paranoïaque que la plupart des sorciers. Mais la magie pouvait faire bien des choses et elle resta sur ses gardes. Elle imagina presque un instant d’attendre l’homme dehors pour éviter de le prendre par surprise mais voilà trois heures qu’elle poireautait et le froid commençait à l’engourdir et la pluie à la glacer encore plus. Elle ne pouvait plus attendre et il ne lui en tiendrait pas rigueur si elle s’invitait elle-même un peu avant son retour. Naïve qu’elle était de seulement le penser. Petite, menue et agile, la petite sorcière qu’elle était parvint à ouvrir la fenêtre grâce à la magie et balança son sac à l’intérieur, d’où retentir un boucan incroyable. La jeune femme se mordit la lèvre inférieure et rentra sa tête dans les épaules, comme si cela pouvait atténuer les dégâts. Elle s’accrocha rapidement au rebord de la fenêtre et se hissa sans aucune difficulté à l’intérieur. Elle pouvait remercier sa mère qui l’avait inscrite à la danse lorsqu’elle était jeune, Lyla avait gagné une grande agilité. Elle réussit ainsi à pénétrer dans maison et découvrit la salle de bain, son sac et une étagère par terre, ainsi que tout son contenu. Elle maugréa vivement face à sa maladresse et s’empressa de tout ramasser, de tout remettre en place, de réparer l’étagère avec sa baguette et une fois tout en place, elle inspira profondément, profitant alors de la chaleur qui régnait dans la maison.

    Voilà une semaine qu’elle avait prévu de s’établir là, depuis qu’elle avait vu une ancienne connaissance chasser un mangemort qui la suivait, depuis qu’elle l’avait elle-même suivi pour voir où il habitait et pour être sûr qu’il était dans le bon camp. Elle ne l’avait jamais connu sorcier, elle l’avait toujours cru comme elle, moldu mais maintenant qu’elle connaissait sa propre identité, voilà qu’elle apprenait celle de cet homme qu’elle avait apprécié dans son enfance. Il avait changé, on changeait forcément en plusieurs années. Mais elle avait hâte de le retrouver, de pouvoir lui dire qu’elle était une sorcière, qu’elle était comme lui, même si aujourd’hui elle était traquée pour ce qu’elle était. Avec lui, elle savait qu’elle ne risquait rien, du moins le croyait-elle. Elle pensait venir chercher la sécurité, un foyer pour quelques temps, elle n’avait pas l’intention de cacher sa présence au propriétaire des lieux, elle avait contraire envie de lui parler, elle avait besoin de compagnie, elle était seule depuis trop longtemps, elle errait sans but, elle se cachait mais elle perdait le contact avec les autres, elle qui en avait tant besoin.

    La jeune femme attrapa alors son sac et sortit la tête de la salle de bain pour visiter rapidement les lieux, débouchant alors sur le salon. Elle le contourna rapidement, prenant soin de n’allumer aucune lumière pour ne pas inquiéter l’homme qu’elle attendait à son arrivée. Elle se dirigea vers la cuisine et trouva avec plaisir et bonheur quelques paquets à déguster, elle qui mourait de faim. Elle faisait comme chez elle, comme si on l’avait invité à se comporter comme telle. Elle ouvrit les placards, elle chercha de quoi se nourrir et s’hydrater, elle retira sa capuche et même sa cape pour la mettre à sécher sur le portant le plus proche. La jeune femme alluma sa baguette et en profita pour installer un petit feu pour elle-même près d’un fauteuil où elle s’installa avec ce qu’elle avait trouvé. Elle profita de la chaleur et de la luminosité de cette petite flamme et après quelques minutes, elle réussit tout de même à s’endormir, épuisée. Elle ne fut pas réveillée lorsque la porte s’ouvrit ni même par les pas discrets qui retentirent dans la maison. Elle était bien trop fatiguée et pensait être suffisamment en sécurité pour ne pas être sur le qui-vive. Mais une voix la réveilla en sursaut. « Incarcerem ! » Aussitôt, alors même qu’elle ouvrait les yeux, des cordes apparurent pour l’emprisonner, bras et jambes pour ensuite la soulever dans les airs. Elle se mit aussitôt à se débattre quand la lumière apparut. Elle distingua alors la silhouette d’Elijah, l’homme qu’elle avait attendu des heures. Et avant qu’elle ait pu prononcer un mot, il la projeta avec violence contre un mur, lui coupant le souffle. Elle retomba au sol, toujours entravée. « Je peux savoir ce que tu fais chez moi ? » Furieuse, elle se débattait toujours contre les cordes, même si celles-ci lui meurtrissaient la peau. L’emploi du tutoiement lui laissa penser qu’il l’avait reconnu et pourtant, il agissait comme si elle n’était qu’une indésirable. « Bon sang, tu as un sens vraiment discutable de l’accueil, tu pourrais me débarrasser de ses cordes ? » Elle appuya ses propos en lui montrant ses poignets et finalement tenta de se relever sans succès, elle retomba au sol, assise et face à son ami d’enfance. « J’en avais marre de t’attendre dehors alors je me suis permise d’entrer mais apparemment, tu n’aimes pas ça, message reçu ! » Elle était aussi agacée qu’impertinente, elle agissait comme si Elijah la connaissait, ce qui était le cas, sans savoir qu’il ne l’avait absolument pas reconnu. Ainsi, elle pouvait très bien être prise pour une malpolie sans la moindre gêne, ce qu’elle était tout de même. La jeune femme finit par se frotter l’arrière du crâne, là où sa tête avait rencontré le mur de béton et marmonna. « On t’as déjà parlé de tes manières de rustres ? Ma mère disait toujours « Elijah, c’est un gentleman ma chérie comme on en trouve plus beaucoup ! » elle ne serait pas déçue aujourd’hui ! » Ajouta-t-elle ironiquement, tout en se battant contre ses cordes, s’épuisant contre la magie alors qu’elle était parfaitement consciente de ne rien pouvoir contre. Mais elle n’avait pas l’intention de se laisser faire.
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MessageSujet: Re: Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn   Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn Icon_minitimeVen 18 Jan - 17:53

    Après une journée de travail, et une soirée de chasse, Oberyn n’avait qu’une seule envie : se retrouver au calme chez lui, et pouvoir s’installer dans son fauteuil pour lire tranquillement. Comme s’il ne venait pas de tuer sauvagement un homme avec qui il avait passé sa scolarité. Le meurtre ne restait jamais bien longtemps ancré dans sa tête, une fois l’acte réalisé, il n’avait plus réellement d’importance. Il ne risquait pas de se laisser travailler par une quelconque conscience ! Ca n’était encore jamais arrivé, et s’il continuait sur sa lancée, il ne voyait pas pourquoi cela devrait arriver. Ainsi, il savait qu’il allait passer le reste de sa soirée en toute quiétude, bien au chaud chez lui. Il ne penserait plus aux Mangemorts avant le lendemain, il s’était libéré pour la nuit de son obsession pour eux grâce au sang qu’il avait fait couler. Ce genre de moment était rare, et apaisant. Inutile de dire qu’il fut franchement fâché de se rendre compte que le calme, ce ne serait pas pour tout de suite. Quelqu’un avait pénétré sa demeure … Et ce quelqu’un allait le payer. Il espérait juste que ça ne lui prendrait pas trop de temps, il n’avait pas envie de passer des heures à se battre, à nouveau. Mais s’il le fallait, alors il se battrait, et ne ferait pas de quartier. Ce n’était pas dans ses habitudes. Et puis, quiconque était entré chez lui avait forcément de mauvaises intentions, Oberyn ne se faisait pas d’illusions. Aussi, il fut très surpris de se rendre compte que l’intrus n’était autre qu’une jeune fille, qu’il venait de réveiller à en juger par son air brutalement surpris. A présent que la lumière était allumée, il put observer son salon plus en détail, et découvrit avec un déplaisir certain qu’elle semblait s’être installée comme chez elle, avec son sac, son petit feu, et même … De la nourriture. Il plissa les yeux, et revint vers elle, attendant sa réponse sans faire mine de la libérer, malgré ses ruades furieuses. « Bon sang, tu as un sens vraiment discutable de l’accueil, tu pourrais me débarrasser de ses cordes ? » Oberyn tiqua en l’entendant lui parler de cette façon familière, ce qui ne fit qu’accentuer son agacement envers elle – et diminuer son envie de la libérer. Pour qui se prenait-elle, à le tutoyer et à se comporter comme s’il avait des devoirs envers elle ? « Je te libèrerais si tu réponds à ma question, et si ta réponse me convient. » Répondit-il d’un ton tranchant, sans appel. Il la regarda se débattre, et tenter de s’asseoir correctement, sans faire le moindre mouvement pour l’aider. Sans être menaçant, il gardait tout de même sa baguette bien en évidence. Si elle faisait le moindre geste déplacé, si elle avait la moindre parole un peu trop impertinente … Elle en souffrirait. Il n’était pas d’humeur clémente – il n’était jamais d’humeur clémente.

    Toujours sans bouger, il la toisa jusqu’à ce qu’elle reprenne la parole. Il n’avait pas l’intention de la presser de questions, et il n’eut pas à attendre bien longtemps avant qu’elle ne reprenne sur sa lancée. « J’en avais marre de t’attendre dehors alors je me suis permise d’entrer mais apparemment, tu n’aimes pas ça, message reçu ! » Un léger sourire narquois s’afficha sur ses lèvres, sans qu’aucune trace d’amusement ne vienne cependant allumer son regard. La façon dont elle s’exprimait était incohérente, incompréhensible, pourtant elle semblait très sûre d’elle, et il trouvait ça plutôt ironique. Mais elle était également trop sûre d’elle, et ça, ça ne lui plaisait pas. Elle était entravée au sol mais elle continuait à lui parler sur un ton qui suggérait qu’elle avait des droits sur lui, ce qu’il ne pouvait pas concevoir. Personne n’avait de droits sur lui, et sûrement pas quelqu’un qui se permettait d’entrer par effraction. Il leva sa baguette d’un petit geste nonchalant, et la jeune fille se retrouva une nouvelle fois flottant à quelques centimètres du sol. Il la fit avancer jusqu’à lui, jusqu’à ce que son visage se retrouve près du sien. Il leva la main, et lui souleva le menton avec un doigt, avant de la scruter sous toutes les coutures pendant de longues secondes, comme s’il évaluait la qualité d’un animal avant l’abattoir. Finalement, après avoir laissé passer assez de temps pour qu’elle puisse s’imaginer tout ce qu’elle voulait sur son silence, il reprit la parole. « Tu apprendras que les gens apprécient rarement qu’on s’introduise chez eux. » D’un geste, il accentua la pression des cordes autour de ses membres. « Qu’est-ce qui te faisait penser que je t’aurais ouvert ma porte, à supposer que tu m’ais attendu comme une personne civilisée ? » Il était curieux de savoir ce qu’elle attendait de lui, mais il n’était même pas convaincu qu’elle-même le sache. Soit elle jouait la carte de l’insolence en espérant qu’il marche et l’accueille chez lui, soit elle avait un grain. Elle n’avait pas l’air dérangée, mais il savait que sur ce point, l’apparence était souvent trompeuse. Il n’avait pas envie de faire de mal à quelqu’un de diminué, pas vraiment. Mais il l’avait déjà fait par le passé, et il le referait aujourd’hui si elle continuait à le chercher. Parce que la première option ne fonctionnerait pas : quoi qu’elle dise, il n’allait pas la laisser rester chez lui. Mais autant qu’elle y croie un peu, pour qu’il en apprenne plus.

    Il était donc déterminé à la flanquer dehors au plus tôt, et pour l’instant, il pensait s’y employer sans être trop brutal. Mais elle se remit à parler, et il changea d’avis. « On t’as déjà parlé de tes manières de rustres ? Ma mère disait toujours « Elijah, c’est un gentleman ma chérie comme on en trouve plus beaucoup ! » elle ne serait pas déçue aujourd’hui ! » Entendre son vrai prénom, dans la bouche d’une totale étrangère, fut un véritable boulet de canon pour Oberyn. Il ne sourcilla pas, ne perdit pas un seul instant son masque de froideur imperturbable, mais tous ses sens étaient soudain en alerte, et il sentit son rythme cardiaque augmenter légèrement. Il ne savait pas qui elle était, mais elle savait qui il était. Et comme tous ceux qui le reconnaissaient et l’appelaient Elijah, il ne pouvait pas la laisser vivre. Il l’aurait tuée sur le coup, s’il s’était écouté, mais sa présence, et sa connaissance, soulevaient trop de questions qu’il ne pouvait pas laisser sans réponse. Alors il allait jouer un peu avec la nourriture avant de passer réellement à table. « Avant de me faire la leçon, ta mère devrait voir à t’apprendre les bonnes manières … Et t’apprendre à lire par la même occasion. C’est écrit sur la boîte aux lettres, ma jolie, je ne m’appelle pas Elijah. » Un rictus carnassier étira lentement ses lèvres. « Et je n’ai rien d’un gentleman. Quand quelqu’un s’invite chez moi et se conduit comme s’il était en terrain conquis, j’ai tendance à perdre patience. » Il leva une nouvelle fois sa baguette, et fit voler jusqu’à lui le petit feu que l’intruse avait allumé devant son fauteuil. Ce n’étaient que de simples flammes destinées à réchauffer, qui ne brûlaient pas réellement … Mais avec l’aide d’un petit sortilège, les flammes se mirent soudain à chauffer comme une fournaise, et il les approcha du visage de la jeune fille, lui roussissant une mèche de cheveux au passage. « Je veux savoir qui tu es, ce que tu fais ici, et comment tu as fait pour me prendre pour un autre alors que t’adresses à moi comme si on avait gardé les veracrasses ensemble. » Il augmenta la chaleur des flammes d’encore un cran. « Je veux également savoir pourquoi tu es en cavale, et pourquoi je ne devrais pas te livrer immédiatement aux Mangemorts. » Il relâcha soudain la pression magique qu’il exerçait sur les cordes, la laissant retomber brutalement sur le sol, toujours entravée. Il plaça le feu entre eux, un sourire froid aux lèvres. « Bonne idée d’avoir fait du feu dans mon salon. J’apprécie. Maintenant, tu vas me répondre, ou tu risques de ne plus jamais être capable de ressentir le froid. »

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MessageSujet: Re: Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn   Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn Icon_minitimeDim 20 Jan - 13:57

    Lyla voulait bien reconnaître qu'entrer par effraction chez un sorcier en temps de guerre et s'installer chez lui comme s'ils étaient plus que des connaissances ou des amis d'enfance n'était peut-être pas la meilleure idée qu'elle ait eu depuis qu'elle était devenue une fugitive. L'entreprise était d'autant plus imprudente qu'elle avait vu Oberyn en pleine action quelques jours plus tôt et qu'elle savait pertinemment qu'il n'était pas homme à se laisser embêter sans réagir et il était plutôt du genre à frapper avant de questionner. Ce qu'il venait de faire avec elle de manière plutôt directe et violente. Mais elle n'était pas son ennemie et encore moins une sorcière suffisamment puissante pour être une menace pour lui, sa réaction était légèrement démesurée de son point de vue. La voilà entravée du cou jusqu'aux pieds et elle peinait à se remettre en position assise tout en regardant l'homme qui lui faisait face et qui n'esquissait pas le moindre geste pour lui prêter main forte ou défaire ses liens à sa demande. Il n'était définitivement pas commode et bien différent de l'homme qu'elle avait pu connaître, si bien qu'elle se demanda un instant si elle ne s'était pas totalement trompée et si elle n'avait pas fait erreur sur la personne. « Je te libèrerais si tu réponds à ma question, et si ta réponse me convient. » Elle soupira longuement en constatant qu'en effet, il n'avait pas l'intention de la libérer et cessa quelques instants de se débattre, elle se faisait plus de mal que de bien et elle ne pourrait jamais se défaire de liens magiques à la façon moldue, inutile de s'acharner et de le satisfaire à vouloir essayer. Elle leva la tête alors, délaissant un instant la gêne occasionnée par ses entraves pour répondre. « Et tu crois que c'est nécessaire ? Tu maniais déjà une baguette quand j'étais encore dans les jupons de ma mère, si c'est une manière de te prouver que t'es le plus fort ou pour compenser un complexe de supériorité, c'est parfaitement stupide, je sais que je fais pas le poids ! » Elle n'était pas stupide, du moins pas assez pour se croire plus puissante que cet homme mais suffisamment pour sous-entendre qu'il avait certains complexes, dont celui de supériorité, le genre de choses qui plaisait rarement à un homme, encore moins à un sorcier de sa trempe qui tuait sans le moindre remord les mangemorts qui traînaient dans les rues. Lyla n'était jamais prudente dans ses propos, sauf lorsqu'il s'agissait du mage noir qui faisait parler de plus en plus de lui, elle ne pesait jamais ses mots, elle disait ce qu'elle pensait sans se soucier des effets que cela pouvait avoir. Et face à quelqu'un comme Oberyn, elle aurait peut-être du comprendre plus rapidement que parler sans réfléchir pouvait avoir des conséquences désastreuses, il n'avait pas l'air d'avoir beaucoup d'humour, ce qui restait dommage.

    Et c'est ce qu'elle en conclut également en le voyant sourire sous ses affirmations sans pour autant avoir l'air de franchement apprécier la remarque. Un sourire narquois qui faisait plutôt froid dans le dos apparemment mais elle n'eut pas le temps d'analyser cette réaction physique qu'elle flottait à nouveau dans les airs, au plus près de lui. Il lui attrapa le menton et une minuscule part d'elle espérait qu'il la reconnaisse enfin, ce qui ne semblait visiblement pas le cas depuis le début de la conversation. Si elle avait mis cela sur le compte de l'obscurité au départ, l'absence d'illumination dans le regard du propriétaire lui confirma qu'il n'avait pas la moindre idée de qui elle était. Son cœur s'accéléra très légèrement à le sentir si près, comme s'il était ainsi plus menaçant et si elle parvenait à soutenir son regard par seule provocation, elle avait du mal à se sentir à l'aise, ainsi analysée comme une bête dont on jugeait les qualités et les défauts. Alors qu'elle s'attendait presque à ce qu'il lui ouvre la bouche pour analyser la qualité de ses dents, il reprit la parole, visiblement peu satisfait de ses explications quant à la raison de sa présence dans sa maison. « Tu apprendras que les gens apprécient rarement qu’on s’introduise chez eux. » Elle eut envie de lever les yeux au ciel tout en répliquant qu'elle ne pouvait pas être plus au courant puisque c'est ce qu'elle faisait depuis plusieurs mois et qu'il n'était pas le premier à la débusquer, même s'il était le seul à le faire aussi violemment jusque-là. « Qu’est-ce qui te faisait penser que je t’aurais ouvert ma porte, à supposer que tu m’ais attendu comme une personne civilisée ? » Il ne l'avait pas du tout reconnu et elle devait avouer qu'elle avait bien mal calculé son coup. Elle ne s'y était pas attendu et se retrouvait prise au dépourvu face à son absence de réaction, elle ne reconnaissait aucun trait commun avec l'homme qu'elle avait connu des années plus tôt et elle ne s'était pas imaginée avoir changé à ce point pour qu'il ne reconnaisse même pas ses yeux, la couleur de ses cheveux, les caractéristiques particulières de ses fossettes, n'importe quel détail, il l'avait complètement oublié. Elle n'avait jamais pu oublié le regard perçant qui l'observait et l'analysait à cette seconde précise ni la couleur caractéristique de ses yeux, elle savait qu'il était bien celui qu'elle pensait rien qu'en l'observant de plus près, il ne pouvait pas y avoir de doute possible. « Parce que visiblement, j'en attendais bien trop de ta part ! » Répondit-il vaguement et légèrement agacée cette fois, surtout que les liens qui la maintenaient en l'air se resserraient à présent sur elle, comme si cela allait la forcer à répondre. Elle n'avait pas l'intention de lui cacher quoique ce soit, elle se fichait qu'il sache la vérité, ce n'était pas en la torturant qu'il allait se sentir supérieur à elle, ou s'il le pensait, il avait un plus gros problème que ce qu'elle s'était imaginé initialement. « Avant de me faire la leçon, ta mère devrait voir à t’apprendre les bonnes manières … Et t’apprendre à lire par la même occasion. C’est écrit sur la boîte aux lettres, ma jolie, je ne m’appelle pas Elijah. » Si elle s'était attendu à la suite en évoquant son nom, elle l'aurait peut-être gardé pour elle encore un peu. « Et je n’ai rien d’un gentleman. Quand quelqu’un s’invite chez moi et se conduit comme s’il était en terrain conquis, j’ai tendance à perdre patience. » Elle allait répondre, même si elle ne savait pas encore quoi, lorsqu'elle vit le feu qu'elle avait allumé se diriger vers eux et son intensité augmenter grâce aux soins du jeune homme. Elle serra les dents en sentant la chaleur sur son visage et haleta légèrement sous la douleur qu'elle ressentait. La fournaise de ce minuscule feu lui picora la rétine et des larmes vinrent perler au coin de ses yeux, même si elle refusait d'émettre le moindre son. Elle ne pouvait plus rien répondre et l'écouta donc exiger d'elle des choses qu'elle aurait très bien pu fournir sans cette torture inutile. Alors qu'elle sentait son visage brûler doucement et une larme couler le long de sa joue, la flamme disparut et la pression sur ses cordes également, si bien qu'elle s'écrasa au sol brutalement, toujours et encore entravée. « Bonne idée d’avoir fait du feu dans mon salon. J’apprécie. Maintenant, tu vas me répondre, ou tu risques de ne plus jamais être capable de ressentir le froid. » Elle était à présent furieuse et s’efforça d'essuyer l'unique larme qui lui avait échappé, non sans effort à cause des cordes qui la maintenaient prisonnière. Elle releva le visage sur Oberyn qui la dominait de sa hauteur. « C'est bien ce que je disais, tu dois avoir un sacré complexe pour agir ainsi ! Je t'aurais répondu sans ton manège de grand méchant connard, t'as pas besoin de jouer aux plus durs, ça devient carrément ridicule, si tu voulais me foutre dehors, il suffisait de le faire ! Ceci dit ne t'inquiètes pas, je m'en irais de moi-même après cette conversation ! »

    Elle reprit son souffle tant la colère l'obligeait à parler fort et à s'épuiser puis, non sans amorcer un autre geste pour tenter de se relever, elle expliqua. « Je m’appelle Lyla Wellington et si apparemment tu as la soupière carrément trouée, j'espère que ce nom t’évoquera quelque chose ! Je sais parfaitement comment tu t'appelles et je m'en fiche si tu as jugé bon de changer de nom en même temps que ta transformation en parfait psychopathe, tu me la feras pas à moi, je sais qui tu es ! » Elle darda sur lui un regard perçant en espérant faire écho quelque part en lui pour éviter que ses paroles ne le fichent encore plus en rogne. « Ensuite, on a pas pu garder les veracrasses ensemble mais un jour, tu m'as aidé à retrouver ma poupée fétiche, si ça ne me donne pas le droit de te tutoyer ou d'espérer que tu te comportes de manière civilisée, c'est pas ma faute ! » Elle ne s'arrêta pas là puisqu'elle acheva avec sa dernière question, mais non moins la plus importante puisque c'était celle qui l'avait le plus travaillé. « Et je sais que tu ne me livreras pas aux mangemorts puisque apparemment, tu passes certaines nuits à les tuer par toi-même, tu m'as même, sans le vouloir visiblement, sauvé la mise il y a quelques jours! Et c'est là que je t'ai reconnu et que j'ai bêtement pensé que tu pourrais me prêter main forte quelques temps! » Encore une fois, elle se débattit contre ses liens dans l'espoir de pouvoir s'enfuir loin de lui et de son esprit dérangé parce que d'eux deux, c'était bien lui le véritable malade mental qui attaquait avant de demander des explications.

    Elle continuait de le regarder sans pouvoir s'en empêcher et demanda, une dernière fois. « Maintenant, si tu pouvais me libérer, s'il te plaît, pour que je puisse partir le plus loin possible de toi, ça serait visiblement un soulagement pour nous deux ! » Surtout pour elle parce que lui avait l'air de s'éclater comme un fou et de trouver la distraction amusante, à en juger par son sourire de psychopathe qu'il lui avait servi quelques instants plus tôt.
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MessageSujet: Re: Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn   Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn Icon_minitimeVen 25 Jan - 20:25

    Depuis qu’il était entré à Poudlard et qu’il s’était fait une place dans une bande qui n’hésitait jamais à écraser plus faible qu’eux, Oberyn avait pris la fâcheuse tendance de réagir au quart de tour et de se montrer intransigeant, quelle que soit la situation. Quand il était en position de force, il en profitait pleinement, et ne faisait jamais mine de reculer un tant soit peu. Aujourd’hui, il était clairement le dominant, et la jeune femme en face de lui semblait tout sauf une menace. N’importe quel membre de l’Ordre doté d’un minimum de compassion aurait fini par la libérer en comprenant qu’elle n’était qu’une fugitive en quête d’un peu de chaleur et d’un coin pas trop dur où passer la nuit. Mais pas Oberyn. Elle était entrée chez lui par effraction, elle méritait sa punition, point. D’autant plus qu’il estimait que l’attacher au sol n’était pas vraiment une punition, uniquement une mise en garde. Bref, rien qui n’aille remuer le fond de sa conscience, à supposer qu’il puisse en avoir une. « Et tu crois que c'est nécessaire ? Tu maniais déjà une baguette quand j'étais encore dans les jupons de ma mère, si c'est une manière de te prouver que t'es le plus fort ou pour compenser un complexe de supériorité, c'est parfaitement stupide, je sais que je fais pas le poids ! » Ce qui était stupide, c’était la façon insolente qu’elle avait de lui parler, comme si l’insulter allait l’inciter à la délivrer. Il ne savait pas sur qui cette technique pouvait marcher, mais avec lui, c’était bien la dernière chose à faire ! Il n’avait aucune raison de se sentir attaqué par les paroles d’une inconnue à la langue trop bien pendue, et pas un seul instant son égo ne se sentit touché par le sous-entendu qu’elle venait de faire. Cela ne signifiait pas qu’elle s’en tirerait à si bon compte. Il reprit son sourire narquois, sans joie, et pointa d’un air nonchalant sa baguette sur elle. « Tu apprendras, petite fille, que l’apparence n’a aucune incidence sur le talent magique. Et tu pourrais être la future Mage Noire du siècle que ton joli minois n’en serait pas affecté avant quelques années. Effectivement, tu n’as pas l’air dangereuse, et tu ne l’es sans doute pas, mais je préfèrerai te tuer plutôt que de faire erreur et te laisser me jeter quelques sortilèges dans le dos. » Il était certain qu’elle n’en était pas même capable, mais il avait vu des femmes Mangemorts très jeunes, très mignonnes, qui n’auraient pas hésité à l’égorger si elles avaient pu – ou si elles avaient su qui il était. Ca lui donnait une nouvelle excuse pour garder sa prisonnière attachée encore un moment. « Que faut-il que je te fasse pour que tu me révèles tes immenses pouvoirs ? Ou juste pour que tu commences à réfléchir avant de parler ? N’essaye pas de jouer à plus maligne avec moi, ou tu finiras par t’en mordre les doigts. » Si le début était clairement moqueur, la fin n’avait plus rien d’une blague, et il espéra qu’elle prendrait la mise en garde au pied de la lettre, parce qu’il n’hésiterait pas à agir si elle recommençait à l’insulter.

    Par la suite, il fit un réel effort pour comprendre ce qu’elle attendait de lui, ou au moins, il fit un effort pour essayer de reconnaître ses traits, mais rien. Elle semblait le connaître et il n’avait aucune idée de qui elle était, il en déduisit donc que c’était elle qui déraillait. Il n’aimait pas se remettre en question, et il ne voyait de toute façon pas pourquoi il l’aurait fait. Elle le prenait pour un autre, mais il voulait savoir pourquoi elle se méprenait ainsi … « Parce que visiblement, j'en attendais bien trop de ta part ! » Ca, ce n’était pas une réponse, et il balaya sa remarque par un haussement de sourcils dédaigneux. Mais elle lui donna soudain un élément de réponse inattendu en l’appelant par son prénom, et il ne fut plus question de tourner autour du pot. Il voulait des réponses, et comme il le lui fit comprendre avec le petit feu, il les voulait immédiatement. L’effet fut immédiat, il vit des larmes perler au coin des yeux de l’intruse, et il sut qu’elle allait parler. Il ne s’attendit pourtant pas à e qu’elle semble si furieuse, et cette constatation l’agaça fortement. Il craignit un moment qu’elle ne veuille pas parler, et qu’il soit obligé de perdre encore du temps à la torturer avant qu’elle ne daigne lui donner un semblant d’explication, mais la colère qu’elle affichait sembla plutôt lui délier la langue, ce qui arrangeait bien Oberyn. « C'est bien ce que je disais, tu dois avoir un sacré complexe pour agir ainsi ! Je t'aurais répondu sans ton manège de grand méchant connard, t'as pas besoin de jouer aux plus durs, ça devient carrément ridicule, si tu voulais me foutre dehors, il suffisait de le faire ! Ceci dit ne t'inquiètes pas, je m'en irais de moi-même après cette conversation ! » Oberyn esquissa un sourire froid, presque amusé par l’assurance à toute épreuve qu’elle affichait alors qu’elle était en si mauvaise posture. Ce n’était pas elle qui déciderait si elle pouvait partir, elle ne semblait pas l’avoir encore compris … Il se ferait une joie de le lui rappeler en temps voulu. Il ne répondit rien à cette nouvelle pique effrontée et croisa les bras, la toisant de toute sa hauteur, attendant qu’elle s’explique, puisqu’elle tenait tant à le faire.

    « Je m’appelle Lyla Wellington et si apparemment tu as la soupière carrément trouée, j'espère que ce nom t’évoquera quelque chose ! Je sais parfaitement comment tu t'appelles et je m'en fiche si tu as jugé bon de changer de nom en même temps que ta transformation en parfait psychopathe, tu me la feras pas à moi, je sais qui tu es ! » Lyla Wellington. Ce nom suffit à éclairer la mémoire d’Oberyn, même s’il fut bien incapable, même avec cette information, de faire coller l’image qu’il gardait de Lyla avec celle qu’il avait devant les yeux. Et il comprenait pourquoi : dans sa tête, elle avait toujours été une moldue, et il n’avait jamais songé la revoir un jour, surtout pas ici. Elle était complètement sortie de son esprit … Jusqu’à aujourd’hui. Toujours impassible, il fixa la jeune femme sans la moindre réaction pouvant trahir ses pensées, mais il se souvenait d’elle, à présent. Il s’en souvenait même très bien. Combien de fois il était allé chez elle, combien de fois elle était venue chez lui, quand il n’était encore qu’un enfant, puis un adolescent. Sa mère était une amie d’enfance des parents de Lyla, et pendant longtemps ils s’étaient vus comme s’ils faisaient partie de la même famille. Il l’avait tenue dans ses bras alors qu’elle n’avait pas encore un an, il lui avait donné le biberon et regardé s’endormir en tétant goulument, il l’avait tenue par la main quand elle faisait ses premiers pas chancelants dans le salon de ses parents. Il la revoyait avec netteté, mais avec un recul étrange, comme s’il regardait un film plutôt que des souvenirs où il avait participé. Ces images s’accompagnaient de sensations, d’émotions, mais elles lui paraissaient terriblement étrangères aujourd’hui, comme s’il était inconcevable qu’elles aient été les siennes un jour. Cette vie, celle d’avant, ce n’était plus la sienne, mais celle de quelqu’un qu’il n’était plus, qui n’existait plus. Et Oberyn vouait une haine sans pareille envers cette personne qu’il avait été il y a longtemps. Mais alors qu’il se plongeait dans une mémoire exécrée, Lyla persistait en évoquant un nouveau souvenir, celui d’une poupée égarée qu’il avait effectivement retrouvée, sans avoir aucune idée de ce qu’elle était en train de faire à remuer le passé de cette façon. Chaque mot qu’elle ajoutait était une entaille supplémentaire sur le fil qui retenait l’épée de Damoclès au-dessus de sa tête, et bientôt, plus rien ne la retiendrait. Elle allait tomber et se fracasser sur elle, faisant des dégâts irréparables, et elle était la seule à blâmer pour ça. Il l’avait mise en garde, il lui avait dit de se taire, il lui avait dit qu’il n’était pas Elijah. Mais il lui avait également ordonné de parler, sans se douter du genre de réponse qu’elle lui fournirait. « Et je sais que tu ne me livreras pas aux mangemorts puisque apparemment, tu passes certaines nuits à les tuer par toi-même, tu m'as même, sans le vouloir visiblement, sauvé la mise il y a quelques jours! Et c'est là que je t'ai reconnu et que j'ai bêtement pensé que tu pourrais me prêter main forte quelques temps! » Cette dernière indication le tira définitivement du bourbier de souvenirs où il était en train de s’enfoncer, et il jeta un regard noir à la jeune femme. En quelques mots, elle venait de massacrer la couverture qu’il avait mis des années à construire. « Rassure-toi, je t’ai sauvé la vie par erreur. Si j’avais su, je l’aurais laissé te tuer. » Lâcha-t-il entre ses dents, absolument sincère. Il n’en revenait pas qu’il ait pu l’aider sans même s’en rendre compte, et avoir récolté au final plus d’ennuis qu’il n’en avait eus depuis qu’il était sorti de Poudlard. « Maintenant, si tu pouvais me libérer, s'il te plaît, pour que je puisse partir le plus loin possible de toi, ça serait visiblement un soulagement pour nous deux ! » Oberyn fixa Lyla avec stupeur, avant d’éclater d’un rire bref, tonitruant. Quand son hilarité s’arrêta, aussi brusquement qu’elle avait commencé, il se pencha vers elle et lui pointa sa baguette sur la gorge. « Je ne peux pas te libérer, non. On vient tout juste de se retrouver ! Elijah serait tellement content de retrouver la petite Lyla, pourquoi partir si vite ? Vous avez sans doute un tas de choses à rattraper depuis le temps. » Sa baguette toujours pointée sur sa gorge, il la souleva de terre, étranglée par une main invisible. « Tu as bien grandi depuis la dernière fois qu’il t’a vue, tu étais encore une moldue à cette époque, si mes souvenirs sont bons. Tu aurais du le rester, ça t’aurait évité de recroiser mon chemin. » Il était inutile de prétendre qu’il n’était pas Elijah, il était trop tard pour qu’il puisse la convaincre. Même s’il n’était plus cet homme-là depuis bien longtemps, à vrai dire … Il relâcha légèrement la pression qu’il exerçait sur sa gorge en voyant qu’elle commençait à prendre une délicate teinte bleutée, cette vision accentuant son sourire. « Il faut que tu comprennes qu’Elijah ne viendra pas t’aider. Qu’il ne te laissera pas repartir non plus. L’époque où il se souciait de toi et de tes pitoyables histoires de poupées, c’est du passé. Moi, j’ai très envie de jouer avec toi … d’une autre façon. Parce que j’ai un gros complexe d’infériorité à compenser, hein ? » A vrai dire, il ne savait pas clairement ce qu’il comptait faire d’elle. La libérer lui semblait hors de question, et il n’avait pas envie de la tuer – pas encore. Pour l’instant, il penchait plutôt sur une bonne séance de terreur, pour qu’elle n’ait plus jamais envie d’évoquer son nom. Ce serait un bon début. Il dévia sa baguette, et Lyla retomba au sol, libérée de son étreinte magique. Il fit également disparaître les cordes, lassé de la voir entravé. « Alors, on joue ? » Demanda-t-il d’un ton narquois, la défiant de retrouver sa loquacité insolente.
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MessageSujet: Re: Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn   Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn Icon_minitimeMer 6 Fév - 11:39

A mesure que le temps s'écoulait autour d'elle et que les liens qui l'enchaînaient mordaient sa peau, la jeune femme avait tout le temps de regretter d'être rentrée par effraction dans cette maison au lieu d'attendre sagement et gentiment sur le péron que son propriétaire ne débarque. Mais en pleine rue, à la vue de tous, elle ne pouvait pas se permettre d'être découverte et de se faire attraper par les mangemorts, elle aurait été encore plus stupide de rester une cible immobile quand elle pouvait se réfugier à l'intérieur et profiter de la chaleur des lieux. Elle avait peut-être vingt-cinq ans et une sacrée connaissance des sortilèges, elle ne pouvait malheureusement rien contre un sorcier âgé de dix ans de plus qu'elle et qui possédait plus d'expérience puisqu'il semblait combattre les mangemorts régulièrement. Elle aurait pu comprendre sa première attaque en voyant quelqu'un vautré sur son canapé, il aurait pu craindre une attaque mais à présent, elle n'avait pas l'air plus menaçante qu'une simple moldue et il s'entêtait à la traiter avec aussi peu de considération qu'un mangemort l'aurait fait et cela avait le don de l'irriter, même si elle ne pouvait pas grand chose pour améliorer sa situation et que ce qu'elle disait n'aidait visiblement pas à rendre son hôte réactif à ses demandes. « Tu apprendras, petite fille, que l’apparence n’a aucune incidence sur le talent magique. Et tu pourrais être la future Mage Noire du siècle que ton joli minois n’en serait pas affecté avant quelques années. Effectivement, tu n’as pas l’air dangereuse, et tu ne l’es sans doute pas, mais je préfèrerai te tuer plutôt que de faire erreur et te laisser me jeter quelques sortilèges dans le dos. » Elle leva les yeux au ciel, sans pouvoir s'en empêcher parce que bon sang, il n'avait pas tout à fait tort et elle ne pouvait pas réellement lui dire qu'il était bien trop prudent avec les temps qui couraient autour d'eux, impitoyables et sanglants. Mais cela évidemment, elle le replaçait dans son contexte en comprenant bien trop tard qu'il ne la reconnaissait pas et que son « joli minoi » ne lui disait visiblement rien du tout. La familiarité dont elle faisait preuve alors pouvait paraître insultante aux yeux de n'importe qui mais elle n'avait pas l'intention de se laisser faire et de se taire comme une gamine qu'on vient de réprimander. Elle n'avait jamais eu sa langue dans sa poche, pas question qu'elle la range aujourd'hui sous prétexte qu'elle était attachée et sans défense, ce qui pourtant aurait bien plus judicieux à cet instant. « Que faut-il que je te fasse pour que tu me révèles tes immenses pouvoirs ? Ou juste pour que tu commences à réfléchir avant de parler ? N’essaye pas de jouer à plus maligne avec moi, ou tu finiras par t’en mordre les doigts. » Elle soupira une nouvelle fois, agitée comme la petite hyperactive qu'elle avait toujours été, elle détestait rester immobile, même la nuit elle gigotait dans tous les sens, c'est en tout cas ce que lui avait rapporté sa meilleure amie à l'époque quand elles dormaient ensemble. Alors attachée comme un vulgaire saucisson sur le marché, elle ne risquait pas de rester calme et de se taire ou encore moins de réfléchir avant de parler. « Tu n'as qu'à me confisquer ma baguette, tu n'auras plus à craindre des sorts dans le dos et encore moins une attaque physique, je ne réfléchis peut-être pas avant de parler mais il ne faut pas être un génie pour savoir que physiquement, j'ai pas plus de chance ! » Elle reconnaissait ses évidentes faiblesses devant lui mais cela n'avait aucune importance, elle ne faisait qu'énoncer la vérité, une vérité un peu difficile quand elle savait qu'il la dominait sur tous les plans, elle savait parfaitement qu'il pouvait faire d'elle tout ce qu'il voudrait dès l'instant où il l'aurait décidé et de toute évidence, il avait plutôt bien commencé son entreprise de la terreur, son cœur battait la chamade et ses mains se faisaient moites. « Je n'ai pas d'immenses pouvoirs, on m'a toujours dit que je pourrais achever quelqu'un avec mon franc parlé et mes manières mais rien qui ne semble t'atteindre alors, aucun risque ! » Elle essaya un trait d'humour en lui lançant un sourire un peu crispé mais qu'elle espérait sincère. Elle n'essayait pas tant de l'adoucir que de lui montrer qu'elle n'était absolument pas une menace et qu'elle pouvait même être plus ou moins agréable quand elle le voulait, mettant en avant ses défauts à elle cette fois plutôt que les siennes. Une tactique un peu différente qui lui servait également à cacher son angoisse.

Mais c'était bien sûr bien avant la petite séance gratuite que lui offrit son cher et tendre ancien ami qui avait toujours été là pour la petite fille qu'elle avait été. Un monstre sans cœur, elle avait l'impression de se trouver en face d'une toute autre personne et lorsqu'il relâcha l'emprise de la flamme, c'est tout à fait furieuse qu'elle lui expliqua enfin qui elle était et son nom. Elle cligna des yeux devant son absence de réaction, soudain plus inquiète à l'idée de s'être trompée mais elle était si sûre d'elle qu'elle le soupçonnait de le faire exprès. Après tout, il avait nié s'appelait Elijah sans sourciller, elle avait alors compris qu'il maîtrisait ses émotions à merveille, il le fallait bien pour torturer gratuitement une jeune femme qui n'avait pas franchement été menaçante envers lui. La colère gonflait sa poitrine et l’essoufflait légèrement, surtout qu'elle ne cessait de se débattre, maintenant assise au sol en face de lui, incapable de se défaire de son emprise et bien trop vulnérable pour avoir encore l'air sûre d'elle. Alors qu'il semblait complètement perdu dans ses pensées, ou plutôt dans ses souvenirs comme Lyla l'espérait au plus profond d'elle, elle continuait de parler pour lui fournir tout ce qu'il voulait et l'éviter d'avoir à nouveau recours à la torture sur sa personne. Elle n'avait rien à lui cacher, si elle avait dû vendre des amis à elle, pour sûr qu'elle aurait été moins bavarde mais il n'était pas question de cela et elle ne voyait pas l'intérêt de se laisser torturer simplement pour le provoquer ou pour des choses qu'elle avait l'intention de lui dire de toute façon. « Rassure-toi, je t’ai sauvé la vie par erreur. Si j’avais su, je l’aurais laissé te tuer. » Elle grogna légèrement dans sa barbe quelques paroles intelligibles avant de lever les yeux vers lui et de serrer les dents pour éviter de répéter le joyeux chapelet de gros mots qu'elle venait d'énoncer dans sa tête. « Oh rassures toi, je crois que je m'en doute. » Au vu de son attitude, il était évident qu'il n'avait pas eu l'intention de la sauver, pas plus qu'il avait l'intention de le relâcher, même si c'était ce qu'elle exigeait de lui à l'instant. Mais elle n'était pas naïve, elle s'était embarquée dans cette conversation et visiblement, ils allaient la terminer. Surtout que le jeune homme fut prit d'un fou rire à faire froid dans le dos avant de se pencher vers elle et de pointer sa baguette sur sa gorge. Dans un réflexe, la jeune femme inspira, soulevant sa poitrine et levant les yeux vers Oberyn, la peur tenaillant à nouveau son ventre. « Je ne peux pas te libérer, non. On vient tout juste de se retrouver ! Elijah serait tellement content de retrouver la petite Lyla, pourquoi partir si vite ? Vous avez sans doute un tas de choses à rattraper depuis le temps. » Lyla cligna à nouveau les yeux, abasourdie par ses propos. Il n'était tout de même pas entrain de parler de lui à la troisième personne quand même ? Ses cils papillonèrent rapidement pour s'assurer qu'elle n'était pas entrain de rêver, peut-être avait-elle mal entendu ? « Tu as bien grandi depuis la dernière fois qu’il t’a vue, tu étais encore une moldue à cette époque, si mes souvenirs sont bons. Tu aurais du le rester, ça t’aurait évité de recroiser mon chemin. » Il avouait être enfin celui qu'il était et elle cessa un instant de le regarder comme s'il était complètement dégénéré et échappé de Ste Mangouste un peu trop tôt sans son traitement, surtout qu'il venait à nouveau de la soulever et d'écraser sa gorge dans une main invisible, impossible pour elle de répondre et de plaider pour sa vie. Mince, un souvenir d'enfance n'avait pas suffit, il ne semblait même pas se soucier du fait qu'il l'avait connu par le passé, il se fichait de tout, à commencer par elle. Dans un réflexe, elle porta ses deux mains à la gorge pour tenter de se défaire de cette emprise, suffoquant et cherchant de l'air pour respirer. Une nouvelle fois, des larmes perlèrent au coin de ses yeux jusqu'à ce que la pression se fasse légèrement plus légère. Elle en profita pour prendre une minuscule inspiration, suffisamment importante pour la laisser en vie quelques minutes de plus mais pas assez pour la laisser respirer librement. Il savait ce qu'il faisait le salaud ! Il faut que tu comprennes qu’Elijah ne viendra pas t’aider. Qu’il ne te laissera pas repartir non plus. L’époque où il se souciait de toi et de tes pitoyables histoires de poupées, c’est du passé. Moi, j’ai très envie de jouer avec toi … d’une autre façon. Parce que j’ai un gros complexe d’infériorité à compenser, hein ? » La jeune femme ne pouvait même pas répondre alors qu'elle en avait très envie. Quelques larmes supplémentaires coulèrent le long de ses joues jusqu'à ce qu'il la relâche et qu'elle retombe au sol, toussant pour reprendre son souffle, le cœur soulagé de pouvoir à nouveau respirer, son cerveau qui commençait à s'embrumer également et ses membres remercièrent Elijah de l'avoir défait de ses cordes.

Elle mit quelques secondes à s'en remettre, toujours agenouillée au sol lorsqu'il reprit la parole. « Alors, on joue ? » Visiblement, il espérait qu'elle se taise, qu'elle se soumette à lui et ne lui dise plus rien, rien de plus qu'un silence religieux et respectueux. Il se trompait lourdement, son attitude l'exaspérait au plus haut point et son corps tremblait de ce qu'il venait de lui faire. Elle se rassit avant de tenter de se relever sur ses jambes tremblantes, ne représentant absolument aucune menace pour lui. Les mains à plat sur ses genoux, courbée en deux sous la douleur, elle reprenait doucement une respiration calme, quoi qu’entrecoupée par la frayeur qui la saisissait. Oberyn était un véritable psychopathe, elle en était maintenant certaine de toute évidence, il ne pourrait pas revenir à la raison. Elle déglutit difficilement, testant la résistance de sa gorge alors que, toujours penchée vers le sol, elle murmura, suffisamment fort pour qu'il l'entende. « Vas jouer tout seul! » Elle releva les yeux vers lui rapidement et espéra être assez rapide pour le prendre par surprise lorsqu'elle franchit la distance qui les séparait et le pousser de toutes ses forces à deux mains, le rouant de coups sur le torse par la même occasion. Un geste aussi inespéré que suicidaire mais elle préférait mourir tout de suite plutôt que de se voir torturée pendant des heures. « J'ai bien grandi parce que tu es parti et que t'as jamais pris la peine de revenir pour nous voir ! T'aurais alors su que le lendemain de la dernière fois où on t'as vu, j'ai développé mes pouvoirs et j'ai reçu ma lettre pour Poudlard ! Je savais, je le savais que t'étais un sorcier mais tu me l'as jamais dit ! J'étais bien trop gamine et immature pour que tu partages ça avec moi ? » Furieuse, elle laissait échapper toute la frustration de ce qu'il venait de lui faire avant qu'il ne recommence. Elle parlait vite, la voix encore coupée par les quelques tressaillements qui la gagnaient. Elle leva les yeux vers Oberyn/Elijah, ou qui qu'il soit et le fusilla du regard. « Je ne regretterais jamais d'être devenue une sorcière, mais j'aurais honte si j'étais devenue ce que tu sembles être aujourd'hui ! » Elle le provoquait, encore et encore, toujours aussi rapidement pour qu'il ne la coupe pas, elle n'y tenait pas, elle n'avait pas encore fini de parler et elle avait encore des tas de choses que le cœur. Elle secoua violemment la tête, toujours aussi furieuse, le souffle court, elle ajouta. « Je savais que tu n'étais pas comme moi ! Quand tu as plongé dans ce lac pour me sauver, je savais que quelque chose avait empêché ma noyade avant que tu n'arrives jusqu'à moi ! Je savais que tu étais plus que tu n'y paraissais et quand j'ai découvert que j'étais une sorcière, je t'ai cherché ! Mais tu n'as jamais donné signe de vie ! » Elle était en colère, elle était furieuse parce qu'elle n'arrivait pas à le faire réagir, elle allait mourir de ses mains alors autant qu'elle lui dise avant tout ce qu'elle avait sur le cœur. Ses jambes tremblaient toujours et son cou la faisait souffrir mais elle restait droite devant lui, même si elle sentait qu'elle allait s'écrouler à tout instant. « Alors restes le psychopathe que tu es aujourd'hui et tues-moi tout de suite ! Je n'ai pas envie de jouer alors fais le, tu seras débarrassé d'un problème supplémentaire, Elijah ! » Elle insistait sur son prénom pour lui faire comprendre qu'il pouvait la torturer à volonté, elle ne l’appellerait pas autrement, elle ne plierait pas devant un homme qui lui avait donné le biberon quand elle état gamine et qui lui avait appris quelques mots, pas plus que devant celui qui lui avait sauvé la vie et qui n'avait plus donné de nouvelle du jour au lendemain. Qu'il se débrouille comme il voulait avec elle, elle n'en démordrait pas et ne se tairait pas devant lui.
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MessageSujet: Re: Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn   Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn Icon_minitimeJeu 14 Fév - 21:55

    « Tu n'as qu'à me confisquer ma baguette, tu n'auras plus à craindre des sorts dans le dos et encore moins une attaque physique, je ne réfléchis peut-être pas avant de parler mais il ne faut pas être un génie pour savoir que physiquement, j'ai pas plus de chance ! » Oberyn esquissa une grimace ironique. Et il n’avait pas besoin d’elle pour le deviner tout seul, merci bien ! Il pourrait la tuer sans avoir besoin de sa baguette magique, quand bien même il la laissait armée. Il n’avait aucune inquiétude de ce côté-là. Mais cela ne l’empêchait pas de la garder attachée – il y avait sans doute du vrai dans les sous-entendus insultants qu’elle avait eus, il appréciait assez de pouvoir dominer quelqu’un de plus faible que lui. Quand il serait lassé, il passerait à autre chose, voilà tout. Et il était loin d’être lassé. Elle avait le don pour entretenir son envie de jouer, chaque mot qu’elle ajoutait le confortait dans son envie de la laisser attachée. « Je n'ai pas d'immenses pouvoirs, on m'a toujours dit que je pourrais achever quelqu'un avec mon franc parlé et mes manières mais rien qui ne semble t'atteindre alors, aucun risque ! » Si c’était une tentative de faire de l’humour, c’était absolument raté. Oberyn la regarda avec condescendance, pas sensible pour une noise à cet essai raté. Encore une fois, il ne risquait pas de la détacher avec des approches pareilles ! Mais à vrai dire, quoi qu’elle dise, il n’aurait pas plus l’intention de la libérer. Elle pouvait même essayer de le séduire que cela n’y changerait rien. Alors passer pour une gamine un peu écervelée, cela ne faisait que le conforter dans son idée de base, et ce n’était absolument pas flatteur pour elle. « Aucun risque effectivement. Ton insolence ne te fera jamais rien gagner, je te rassure. Par contre, elle pourrait te faire perdre gros, et tu devrais songer à revoir ton cercle d’amis si personne ne t’en avais parlé avant moi. » Lâcha-t-il d’un ton sec. Mais sa froideur légèrement dédaigneuse se mua en une véritable folie furieuse quand elle dévoila qui elle était. Elijah venait de ressurgir dans son esprit, plus clair que jamais, en même temps que la petite fille que Lyla avait été. Des fantômes du passé, certes, mais beaucoup trop réels pour quelqu’un qui avait tenté de les étouffer toute sa vie. Et contre ce genre de maux, il ne connaissait qu’un seul remède.

    Il voulait jouer. Il voulait jouer et il voulait surtout qu’elle entre dans son jeu, qu’elle le provoque, et qu’il ait une bonne raison pour rayer définitivement le nom de Lyla Wellington de sa mémoire, comme il avait rayé tous ceux qui faisaient son passé. Il avait besoin de ça, cet exorcisme poussé à l’extrême, pour être libéré de ces souvenirs qui étaient revenus le hanter de plein fouet quand elle avait révélé son nom. Il n’avait pas le droit de se laisser à penser à tout cela, et il ne le souhaitait pas. Mais il ne pourrait pas s’en défaire, cela lui collerait à la peau jusqu’à la fin. A moins qu’il ne soigne le mal par le mal. Et pour ça, il avait besoin qu’elle mette le feu aux poudres. Elle y était presque, elle avait évoqué pas mal de souvenirs, d’émotions, pour qu’il ressente une envie primaire de la faire souffrir. Comme si elle était responsable de celui qu’il avait été. Mais il n’avait pas encore franchi la ligne, et il attendait qu’elle le fasse pour lui … Mais comme elle était fluette, comme elle était plus encline aux bavardages qu’à la violence brute, il ne s’attendit pas du tout à ce qui vint ensuite. « Vas jouer tout seul! » Elle se jeta sur lui et avant qu’il n’ait pu esquisser le moindre geste de défense – une honte ! – elle le poussa en arrière et se mit à le rouer de coups. Ses petits poings fragiles frappaient son torse, sans doute de toute la force dont elle était capable, et il la fixait avec étonnement. Il avait imaginé qu’elle s’y prendrait autrement pour répondre à son invitation, si elle voulait se battre, elle avait toujours sa baguette en sa possession. Il lui avait donné bien assez de prétextes pour qu’elle ait envie de se défendre en bonne et due forme, voire même pour qu’elle puisse essayer de l’attaquer réellement. Mais au lieu de ça … Elle le frappait avec une rage qui le laissa perplexe, qui semblait n’avoir rien à voir avec ce qu’elle était censée ressentir. Ce n’était pas ce genre de colère qu’il avait voulu invoquer en elle. « J'ai bien grandi parce que tu es parti et que t'as jamais pris la peine de revenir pour nous voir ! T'aurais alors su que le lendemain de la dernière fois où on t'as vu, j'ai développé mes pouvoirs et j'ai reçu ma lettre pour Poudlard ! Je savais, je le savais que t'étais un sorcier mais tu me l'as jamais dit ! J'étais bien trop gamine et immature pour que tu partages ça avec moi ? » Il lui attrapa les poignets pour qu’elle cesse de le frapper, bien que ses coups ne soient pas d’une très grande efficacité. Mais cela le dérangeait pour écouter ce qu’elle avait à lui dire. Il n’avait aucune envie de prêter attention à ses reproches infantiles, mais une part de lui-même se devait de les entendre. Elijah, sans doute. C’était toujours Elijah qui créait des problèmes. « Je ne regretterais jamais d'être devenue une sorcière, mais j'aurais honte si j'étais devenue ce que tu sembles être aujourd'hui ! » Son visage se crispa convulsivement, et il ouvrit la bouche pour rétorquer, mais elle fut plus rapide que lui et continua sur sa lancée sans lui laisser l’opportunité de répondre. « Je savais que tu n'étais pas comme moi ! Quand tu as plongé dans ce lac pour me sauver, je savais que quelque chose avait empêché ma noyade avant que tu n'arrives jusqu'à moi ! Je savais que tu étais plus que tu n'y paraissais et quand j'ai découvert que j'étais une sorcière, je t'ai cherché ! Mais tu n'as jamais donné signe de vie ! » Il fut une nouvelle fois pris par surprise. Ce souvenir là, il l’avait réellement oublié. Enfoui si profondément au fond de lui-même durant son adolescence, qu’il était devenu aussi ténu et inconsistant qu’un vieux rêve. Il avait déployé des efforts titanesques pour oublier cet épisode de son adolescence, il s’en souvenait à présent. Le garçon arrogant qu’il était à cette époque devenait quelqu’un de totalement différent quand il était avec la petite Lyla – tellement différent, qu’il n’avait pas hésité une seule seconde pour faire usage de magie devant elle et se jeter dans l’eau glaciale pour la sauver d’une noyade certaine. Un geste qu’il n’aurait jamais, jamais eu à Poudlard avec ses "amis". Ce n’était déjà plus lui, c’était l’ancien Elijah qui avait ressurgi. Celui qui était encore capable d’agir sans réfléchir à ce qu’il pourrait obtenir en contrepartie. Un acte totalement gratuit, voilà quelque chose qui ne lui ressemblait déjà plus, à cette époque. C’était pour ça qu’il avait soigneusement gommé cette scène de son esprit, jusqu’à être convaincu que cela ne s’était jamais produit. Et devant cette réalisation, Oberyn se sentit aussi glacé que quand il avait plongé dans le lac. Incapable de dire quoi que ce soit, voire même de réagir de quelque façon que ce soit. Heureusement que Lyla ne semblait pas attendre de réponse de sa part, car elle continua sur sa lancée, sans rien remarquer. « Alors restes le psychopathe que tu es aujourd'hui et tues-moi tout de suite ! Je n'ai pas envie de jouer alors fais le, tu seras débarrassé d'un problème supplémentaire, Elijah ! »

    Encore une fois, elle invoqua son prénom, et ce fut comme un électrochoc. Il leva la main comme s’il allait la gifler, mais il retint son geste à la dernière seconde et serra le poing, avant de le faire retomber le long de son corps. Chacune de ses paroles avait éveillé en lui une sainte colère qu’il brûlait de laisser exploser, et il l’aurait proprement tuée s’il s’était écouté. Mais au lieu de ça, il serra plus fortement ses poignets, sans se soucier de la douleur qu’il pouvait lui infliger. Ses mains tremblaient, et il la tira vers lui sans aucune douceur. « Qu’est-ce que tu voulais ? Que je vienne te faire découvrir la magie ? Tu étais une foutue moldue, et tu aurais du le rester ! Regarde-toi maintenant, tu rentres chez moi pour être à l’abri la nuit ? Où est-ce que tu dormiras demain, et les jours suivants, hein ? Les Mangemorts veulent ta peau et c’est encore à moi que tu dois la vie sauve ! Je n’avais aucune envie que tu deviennes une sorcière, aucune ! Et encore moins aujourd’hui ! Je ne veux pas avoir à te sauver la mise à chaque fois ! Je ne veux pas que tu me sois redevable et je ne veux pas que tu apparaisses dans ma vie comme si on se connaissait ! » Ses doigts se serrèrent davantage autour de ses poignets, une envie irrépressible de lui faire du mal lui tordant les entrailles. Il voulait effacer ses traits, d’où il voyait à présent ressurgir le visage de sa petite Lyla. Et il voulait les effacer dans la souffrance, pour qu’elle comprenne enfin. Ses yeux fixés sur elle brillaient d’une lueur malsaine, presque démente. Il était déchiré de l’intérieur et il avait envie de lui faire ressentir la même chose, à elle qui était la cause de cette folie furieuse. « On ne se connaît pas ! Je ne suis pas Elijah, pigé ? Je n’ai pas besoin de lui et tu n’as pas le droit de le faire revenir ! » Martela-t-il en la secouant comme un prunier, avant de la lâcher en la repoussant violemment en arrière. « C’est pour les gens comme toi que je fais ça ! » S’emporta-t-il, crachant sans tenter de le dissimuler son mépris envers les sang-de-bourbes. « Les gens de ton espèce qui ne sont pas capables de se protéger eux-mêmes contre ceux qui veulent les asservir ! Qu’est-ce que tu feras, quand il n’y aura plus personne pour se battre pour toi, hein ? Quand les psychopathes dans mon genre auront décidé de ne plus faire d’efforts ? Quand les sang-purs auront gagné cette foutue guerre, tu pourras toujours essayer de leur dire à quel point tu es fière d’être une sorcière. Juste avant qu’ils n’allument le bûcher aux sang-de-bourbes. Mais je t’en prie, va ! » D’un index tremblant, il lui désigna la porte. « Sors d’ici. Sors d’ici avant que je ne change d’avis, et que je décide de t’épargner des souffrances inutiles. Peut-être qu’il vaut mieux que tu meures ce soir effectivement. SORS D’ICI ! » Lui hurla-t-il, presque effrayé à l’idée qu’elle ne lui obéisse pas. Et qu’il doive mettre sa menace à exécution. Elijah n’apprécierait pas. Mais il n’était pas sûr qu’Oberyn se soucie de l’avis d’Elijah. Jusqu’à ce soir, il n’avait jamais ressenti ces deux entités aussi distinctement, comme si elles étaient effectivement deux personnes différentes. C’était terrifiant. Elle le terrifiait. Il allait réellement devoir la tuer, finalement.
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MessageSujet: Re: Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn   Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn Icon_minitimeLun 25 Fév - 14:17

Après avoir observé son regard pendant plusieurs secondes, Lyla poussa un profond soupire en constatant que non seulement sa tentative d'humour ne l'avait pas fait sourciller mais qu'en plus, il semblait la trouver ridicule de l'avoir tenté. Cela l'aurait-il défrisé de faire semblant de sourire ne serait-ce qu'un peu alors qu'elle essayait tant bien que mal de lâcher prise sur sa colère pour faire en sorte que les choses se passent un peu mieux ? Mais non, il gardait son attitude stoïque et pas un seul mouvement de lèvre ne trahit son envi de s'esclaffer. De toute façon, elle avait l'impression que récolter un rire de lui aurait pu lui provoquer une crise cardiaque tant elle en aurait été surprise. Inutile d'espérer, sinon de la compassion, un peu de compréhension. Elle était attachée comme un saucisson aux pieds d'un puissant sorcier qui ne masquait absolument pas son antipathie et il ne pouvait pas comprendre qu'elle tentait de garder la face en faisant de l'humour ou en cherchant à le défier, parce que c'était tout ce qui lui restait à présent ? Elle aurait été suicidaire de s'en prendre à lui avec ses poings et encore plus avec sa baguette, si la bonne idée lui venait de la détacher, ce qui ne semblait pas franchement au programme d'Oberyn. « Aucun risque effectivement. Ton insolence ne te fera jamais rien gagner, je te rassure. Par contre, elle pourrait te faire perdre gros, et tu devrais songer à revoir ton cercle d’amis si personne ne t’en avais parlé avant moi. » Elle poussa de nouveau un soupire, non seulement il était insensible à son humour mais en plus, il ne semblait même pas capable de le détecter, l'homme qu'elle avait connu était bien loin de celui qui lui faisait face, ce qui lui semblait incompréhensible, personne ne pouvait changer à ce point, elle ne connaissait personne qui puisse un jour se métamorphoser pour devenir un autre, au point de renier son ancienne identité, au point d'effacer de son esprit celui qu'il avait été. Cela la stupéfait et elle en restait profondément blessée. Il ne la reconnaissait pas, pas plus qu'il n'avait envie de se souvenir d'elle et Lyla avait misé gros sur la confiance qu'elle avait eu de lui plusieurs années auparavant. Elle comprenait enfin que cette confiance n'avait plus lieu d'être et qu'elle avait joué sa vie sur cette simple question. Inutile de préciser qu'elle le regrettait à présent amèrement et que le goût qu'elle avait dans la bouche était bien plus amer encore. « Et tu crois que j'entendais quoi par « on m'a toujours dit » ? » Répondit-elle avec hargne en levant de nouveau les yeux vers lui. Son comportement l'exaspérait, elle avait du mal à le comprendre mais ne pouvait s'empêcher de faire surgir sa colère sur lui à chaque fois qu'elle ouvrait la bouche. « De plus, mon cercle d'amis est assez restreint ces derniers temps, inutile de le préciser j'imagine ! Et on va dire que je n'ai plus grand chose à perdre ! » Elle avait tout perdu en quittant Ste-Mangouste le soir où le ministère était tombé et n'avait que très peu de contacts aujourd'hui avec ceux qui avaient un jour partagé sa vie, sa famille moldue en premier d'ailleurs. Elle avait coupé les ponts avec eux depuis ce temps-là pour éviter de les mettre en danger. La dernière chose qui lui restait était sa vie et malheureusement, si ell s'y accrochait de toutes ses forces, elle ignorait combien de temps elle allait encore pouvoir tenir dans cette situation.

Et elle s'en rendit compte lorsqu'il se servit de sa magie contre elle, lorsqu'il la poussa à bout, au bout de ses forces et de sa détermination. Il voulait jouer, il voulait la détruire et il la libéra, probablement pour en faire une proie bien plus intéressante mais elle n'avait pas l'intention de se laisser torturée sans rien dire, elle se rebiffa à ses paroles, prise d'un accès de rage soudain. Elle se redressa rapidement et le poussa de toutes les forces qui lui restaient pour ensuite le rouer de coups, parce qu'elle était à bout de forces, cela n semblait pas être d'une grande efficacité et elle en oubliait la baguette qui pointait toujours de la poche arrière de son jean et qu'elle n'avait pas touchée. Mais elle avait réussi à le surprendre et l'accabla de reproches, comme si cela pouvait faire ressurgir l'homme qu'elle avait connu. Lorsqu'il lui attrapa les poignets pour qu'elle cesse de lui donner des coups, elle releva les yeux vers lui pour croiser son regard, sans se rendre compte qu'elle avait concentré son attention sur le torse sur lequel elle s'acharnait et qui était si dur qu'elle avait l'impression de taper dans une plaquer de béton. Elle frémit en le voyant tressaillir très légèrement, sans vraiment savoir ce que cela pouvait bien dire. Il entrouvrit les lèvres mais elle n'avait pas fini de déverser son venin sur lui. Elle savait qu'elle poussait, qu'elle atteignait des limites et elle ne sut pas comment intérpréter son regard, parce qu'il semblait se replonger dans des souvenirs qu'il avait enfouis, peut-être oubliés, elle n'aurait pas su le dire, son visage était totalement inexpressif. Elle termina enfin, non sans le provoquer en l'appelant par son prénom une dernière fois. Il leva la main si brusquement qu'elle sursauta et se crispa, attendant le coup qu'il s'apprêtait à lui infliger. Il l'avait fait si rapidement qu'elle n'aurait pas pu esquiver et elle ferma les yeux pour encaisser le coup avant de les rouvrir, sans sentir la brûlure de sa peau sur la sienne. Elle leva les yeux et croisa de nouveau le sien, il avait attrapé de nouveau son poignet et serra ses mains sur dans les siennes pour la tirer vers lui. Elle inspira brusquement, tentant de se dégager, même si elle ne pouvait rien contre son étreinte de fer. Il était plus grand, plus musclé et incontestablement plus entraîné qu'elle. Elle déglutit, peu rassurée de le sentir si près d'elle, il pouvait la tuer en un instant, exactement comme elle venait de le lui suggérer et cela la fit frémir de la tête aux pieds. « Qu’est-ce que tu voulais ? Que je vienne te faire découvrir la magie ? Tu étais une foutue moldue, et tu aurais du le rester ! Regarde-toi maintenant, tu rentres chez moi pour être à l’abri la nuit ? Où est-ce que tu dormiras demain, et les jours suivants, hein ? Les Mangemorts veulent ta peau et c’est encore à moi que tu dois la vie sauve ! Je n’avais aucune envie que tu deviennes une sorcière, aucune ! Et encore moins aujourd’hui ! Je ne veux pas avoir à te sauver la mise à chaque fois ! Je ne veux pas que tu me sois redevable et je ne veux pas que tu apparaisses dans ma vie comme si on se connaissait ! » Son étreinte autour de ses poignets se fit encore sentir et elle grimaça alors, sans pour autant quitter Oberyn du regard, serrant les dents de toutes ses forces tout en tirant sur ses poignets pour le faire lâcher. Ses doigts allaient laisser des marques, si la magie ne laisserait aucun bleu sur sa gorge, l'étreinte du sorcier ne manquerait pas de lui bleuir les poignets rapidement et elle commençait à ne plus sentir ses doigts. Il voulait lui faire mal, elle le sentait dans sa façon de se retenir de l'étrangler à deux mains, sans savoir pourquoi exactement il se retenait à présent. Ses paroles la blessaient plus qu'elle ne voulait le démontrer et elle le détestait pour prononcer ses mots. Elle tentait de se dégager pour échapper à sa prise mais aussi à l'emprise de ses mots sur son cerveau. « Je n'ai jamais été une moldue ! On naît sorcier autant que vous, ne va pas me faire croire que tu as développé tes pouvoirs à l'âge de deux ans ! Je suis autant sorcière que toi et j'ai autant le droit à ce titre que toi ou n'importe quel autre ! Et je me fiche de ce que les autres disent, de ce que les mangemorts pensent, je suis une sorcière depuis la naissance ! Je n'ai pas dit que j'étais venu pour que tu me protèges de tous les maux de ce monde, je voulais simplement te retrouver, te parler et voir ce que tu étais devenu, j'ignore où je serais demain mais rassures toi, ce ne sera pas chez toi ! » Répondit-elle avec hargne, sans cesser de gigoter, de s'agiter, de tenter de se dégager violemment, la peur qu'elle avait de lui mais aussi l'emprise qu'il avait sur elle lui donnait profondément envie de pleurer mais elle s'y refusait.

Il finit par l'attraper pour la secouer et elle ne pouvait rien y faire, ce qui la rendait furieuse. « On ne se connaît pas ! Je ne suis pas Elijah, pigé ? Je n’ai pas besoin de lui et tu n’as pas le droit de le faire revenir ! » Bon sang, il avait développé une véritable tendance schizophrénique, s'en rendait-il seulement compte ? A parler ainsi à la troisième personne, il lui faisait encore plus peur que lorsqu'il s'emportait de la sorte. Il la rejeta si violemment qu'elle tituba en arrière mais elle se redressa vivement pour rester droite, même si son premier réflexe fut de porter sa main à son poignet douloureux. « C’est pour les gens comme toi que je fais ça ! » Elle reçut l'insulte de plein fouet et en resta bouche bée. Il avait partagé son enfance n fréquentant une famille de moldus et les méprisait aujourd'hui si violemment qu'elle en resta choquée. « Les gens de ton espèce qui ne sont pas capables de se protéger eux-mêmes contre ceux qui veulent les asservir ! Qu’est-ce que tu feras, quand il n’y aura plus personne pour se battre pour toi, hein ? Quand les psychopathes dans mon genre auront décidé de ne plus faire d’efforts ? Quand les sang-purs auront gagné cette foutue guerre, tu pourras toujours essayer de leur dire à quel point tu es fière d’être une sorcière. Juste avant qu’ils n’allument le bûcher aux sang-de-bourbes. Mais je t’en prie, va ! » Elle restait immobile, incapable de bouger face à ses accusations, était-il réellement sincère ? Était-ce réellement le méprit qu'il avait pour ceux qui n'avaient pas de pouvoirs ? Elle était si interloquée qu'elle ne comprit pas tout de suite qu'il la relâchait enfin. « Sors d’ici. Sors d’ici avant que je ne change d’avis, et que je décide de t’épargner des souffrances inutiles. Peut-être qu’il vaut mieux que tu meures ce soir effectivement. SORS D’ICI ! » Il était dans une telle fureur qu'elle sursauta une nouvelle fois lorsqu'il se mit à hurler. Elle regarda la porte d'un geste rapide et n'aurait pas du prendre tout son temps pour peser sa décision. Elle aurait dû attraper son sac pour s'enfuir en courant, comme elle le lui avait promis. Elle aurait dû sentir qu'il était sur le point de la tuer mais ell e ne pouvait pas partir sans lui répondre, sans lui dire sa façon de penser, sans répondre à ses insultes. « Ta suffisance n'a aucune limite ! Les nés-moldus devaient s'agenouiller devant toi pour te remercier de les aider ? Rien ne t'y oblige mais ne va surtout pas me faire croire que c'est par bonté d'âme, tu fais ça pour toi, uniquement pour toi ! Et je suis aussi capable de me battre pour moi, j'ai survécu jusqu'ici et jusqu'à preuve du contraire, ce n'était pas toujours grâce à toi mais je ne le dois qu'à moi ! Tu es d'une arrogance si tu penses que le sort des nés-moldus repose sur toi et ta si généreuse croisade anti-mangemorts ! Les injustices naissent dans tous les mondes, je mourrais fière d'être ce que j'ai toujours été, contrairement à toi qui a déguisé ce que tu étais dans cet homme que j'ai devant moi ! » Elle ne s'approcha pas de lui, n'esquissa pas le moindre geste, les poignets encore douloureux contre sa poitrine, comme pour les protéger, elle ajouta. « Tu n'es qu'un lâche ! Un lâche de la pire espèce ! Tu ne veux pas qu'Elijah revienne ? Tu n'as pas besoin de lui parce qu'il te rend plus faible ? Parce que tu préfères ce que tu es devenu ? Mais tu ne peux pas, tu ne peux pas t'en débarrasser, Elijah, c'est toi ! Comment as-tu pu devenir tel que tu es ? » Elle s'interrogeait, elle avait perdu de sa hargne, ses questions étaient sincères, elle avait tellement envie de comprendre ce qu'il ressentait, elle avait envie de revoir Elijah, de revoir l'homme qu'elle avait tant apprécié. Malgré tout, elle comprit qu'elle avait refusé de s'en aller, qu'elle n'avait pas franchi la porte en claquant le battant avec force et elle se retrouvait face à lui et lorsque sa tension retomba, elle se rendit compte combien cela était une mauvaise idée. Si bien qu'elle en prit conscience en reculant d'un pas, absolument certaine que cette fois, elle avait signé son arrêt de mort.
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MessageSujet: Re: Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn   Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn Icon_minitimeJeu 7 Mar - 20:32

    Elle soupirait. Elle n’arrêtait pas de soupirer, comme s’il était en train de grandement la décevoir, et cette petite manie était en train de courir de plus en plus sur les nerfs d’Oberyn. Si elle n’était pas contente de ce qu’elle avait trouvé, c’était son problème ! Il n’avait pas coupé tous les ponts avec elle, bien des années plus tôt, pour qu’elle s’acharne et qu’elle revienne le trouver aujourd’hui. Le message aurait du être clair quand elle avait dix ans, et elle était censée l’oublier comme il l’avait oubliée. Tout aurait été beaucoup plus simple à présent … Et elle ne serait pas en train de soupirer à tout bout de champ. Mais il pouvait lui donner d’autres raisons de soupirer, si ça pouvait lui passer l’envie de revenir lui faire une petite visite dans le futur ! Il n’avait même pas besoin d’être violent pour être désagréable … Et elle soupira, encore et encore. « Et tu crois que j'entendais quoi par « on m'a toujours dit » ? » Attendait-elle vraiment une réponse là-dessus ? Il n’avait pas envie de répondre à son humour vaseux, qui ne méritait aucun effort de sa part, et elle s’entêtait à le contredire à chaque fois qu’il ouvrait la bouche. Elle cherchait les ennuis, assurément … « De plus, mon cercle d'amis est assez restreint ces derniers temps, inutile de le préciser j'imagine ! Et on va dire que je n'ai plus grand chose à perdre ! » Il savait ce qu’elle avait voulu dire en parlant de ses amis, la guerre n’épargnait pas les relations, et il était difficile de rester soudé dans le contexte actuel … Mais puisqu’elle ne semblait pas goûter son humour, tout comme il ne goûtait pas au sien, il n’allait pas se gêner pour attraper la perche qu’elle lui tendait. Il la regarda avec un air méprisant, un rictus tordu aux lèvres. « A se demander pourquoi tes amis t’ont lâchée, avec un caractère aussi charmant ! » En tout cas, leurs caractères à eux étaient absolument incompatibles … Il avait envie de la gifler à chaque fois qu’elle ouvrait la bouche. « Il te reste encore ta vie, mais tu n’as pas l’air d’y tenir beaucoup, au vu de ton comportement ! Tu as besoin d’aide pour mettre un terme à tout ça, peut-être ? Si c’est pour ça que tu es venue, il faut le dire tout de suite, on devrait pouvoir s’arranger. » Termina-t-il d’un ton acide. Elle n’allait même pas considérer cette offre, c’était certain … Quel gâchis.

    Elle le poussait à bout, et elle faisait ça avec une insolence qui aurait pu passer jusque là pour une simple façon de se défendre, un peu irréfléchie mais en restant toujours assez loin de la limite à ne pas franchir. Elle ne paraissait pas stupide au point de le mettre en rogne, pas réellement. Elle l’avait vu à l’œuvre avec un Mangemort, un homme mûr bien plus puissant qu’elle, elle savait qu’il ne devait pas être amené à ce point, ou elle n’aurait aucune chance de s’en sortir. Il pensait avoir été clair, et qu’elle avait tout de même compris le message, même si elle continuait à se montrer insupportable. Mais elle se mit à l’agonir de reproches, et il eut l’impression que cette fois, elle avait franchi un pas de plus vers un gouffre qui les entraînerait tous les deux au fond, là où ils ne pourraient plus ressortir. Et le fait qu’elle veuille l’attirer dans sa chute avec elle, le mettait dans une rage folle … « Je n'ai jamais été une moldue ! On naît sorcier autant que vous, ne va pas me faire croire que tu as développé tes pouvoirs à l'âge de deux ans ! Je suis autant sorcière que toi et j'ai autant le droit à ce titre que toi ou n'importe quel autre ! Et je me fiche de ce que les autres disent, de ce que les mangemorts pensent, je suis une sorcière depuis la naissance ! Je n'ai pas dit que j'étais venu pour que tu me protèges de tous les maux de ce monde, je voulais simplement te retrouver, te parler et voir ce que tu étais devenu, j'ignore où je serais demain mais rassures toi, ce ne sera pas chez toi ! » Oberyn serra les dents, contenant avec difficulté les vagues de fureur qui menaçaient de le submerger. Elle n’avait absolument rien compris. « Ne viens pas me faire une leçon sur ta petite condition de sorcière ! Tu as toujours été une moldue pour moi, et ça restera ainsi ! Jusqu’à ce qu’on retrouve ton cadavre dans le coin d’une rue, parce que tu auras été trop fière pour reconnaître que par les temps qui courent, il vaut mieux ne pas avoir de pouvoirs que d’être une sorcière née-moldue. C’est ça que tu veux ? Que les Mangemorts finissent par mettre la main sur toi ? La main et tout le reste, tant qu’ils y sont … » Il lui lâcha les poignets un instant pour lui attraper le menton, plongeant l’espace de quelques secondes ses yeux dans les siens. Plus il la contemplait, plus il retrouvait les traits de la petite fille qu’il avait connue … Et même s’il ne voulait pas l’admettre, ça le déchirait de voir qu’elle avait tant grandi, pour devenir une sorcière. Une sorcière bientôt morte, qui plus est ! C’était sans doute ça, qui le gênait le plus : pour lui, elle était toujours une enfant, insouciante et intouchable, protégée dans un monde qui ne touchait pas le sien. Tant qu’ils restaient éloignés, grâce à cette barrière invisible qui séparait leurs deux mondes, elle ne craignait rien. C’était ainsi qu’il avait vu son adolescence, jusqu’à ce qu’il termine Poudlard. Quand il retrouvait Lyla, il laissait derrière lui les atrocités des sorciers, la suprématie des sang-purs qui le tuait à petit feu chaque jour davantage. Mais elle, elle était pure, loin de tout ça. Innocente et tellement lumineuse. Elle ne connaissait pas celui qu’il était en dehors de leur petit jardin, et c’était tant mieux ainsi. Mais maintenant … Maintenant tout avait changé, elle avait été projetée dans son monde et elle en était la cible toute désignée. Pointée du doigt par les nouvelles lois raciales, pour finir comme toutes les autres victimes anonymes. Pour le seul crime d’être née étrangère, et d’être entrée ici avec les yeux pétillants, toute fière d’être, comme elle l’affirmait si bien, « née sorcière autant que lui » … Il lui lâcha le menton avec autant de soudaineté qu’il l’avait attrapé, comme si cette prise de conscience brutale venait de le ramener sur terre. « Ce que j’aimerais te dénoncer, dès ce soir, pour avoir le plaisir de voir ton assurance diminuer un peu … » Pour compenser, il se montrait odieux, il en rajoutait. Parce qu’au fond, il était infiniment troublé par ce qu’il venait de comprendre.

    Cette prise de conscience, de quelque chose qu’il avait toujours évité de regarder depuis qu’il avait terminé ses études et qu’il s’était détourné à tout jamais de son passé, s’ajoutait au fait qu’il se sentait devenir complètement fou. Dédoublé, bon pour l’asile, avec deux personnalités qui se battaient en lui pour faire surface. Et c’était elle la responsable ! Pour que cela cesse, il fallait qu’elle disparaisse … Il lui laissait une porte de sortie, et elle devait saisir cette chance. Il ne la lui donnerait pas deux fois. Si elle restait, il ne serait plus responsable de rien. Mais pourquoi serait-elle restée ? Il avait tout fait pour qu’elle ne désire qu’une seule chose : déguerpir et ne plus jamais revenir. Même si elle semblait toujours réagir de façon opposée à ce qu’il souhaitait, cette fois-ci, elle n’avait aucune raison de rester … Et pourtant. Au lieu de suivre la direction qu’il lui indiquait si aimablement, vibrant de fureur, elle eut la réaction la plus stupide possible. Elle se remit à l’insulter. « Ta suffisance n'a aucune limite ! Les nés-moldus devaient s'agenouiller devant toi pour te remercier de les aider ? Rien ne t'y oblige mais ne va surtout pas me faire croire que c'est par bonté d'âme, tu fais ça pour toi, uniquement pour toi ! Et je suis aussi capable de me battre pour moi, j'ai survécu jusqu'ici et jusqu'à preuve du contraire, ce n'était pas toujours grâce à toi mais je ne le dois qu'à moi ! Tu es d'une arrogance si tu penses que le sort des nés-moldus repose sur toi et ta si généreuse croisade anti-mangemorts ! Les injustices naissent dans tous les mondes, je mourrais fière d'être ce que j'ai toujours été, contrairement à toi qui a déguisé ce que tu étais dans cet homme que j'ai devant moi ! » Il en resta pétrifié. Incapable de faire le moindre geste, d’avoir la moindre réaction. Le calme avant la tempête, qui montait avec une vitesse hallucinante, destructrice. Et qui n’explosa pourtant pas assez vite, car Lyla eut le temps de se rapprocher de lui, pitoyable petite chose chétive qui ne se rendait pas compte de l’absurdité d’un tel mouvement. « Tu n'es qu'un lâche ! Un lâche de la pire espèce ! Tu ne veux pas qu'Elijah revienne ? Tu n'as pas besoin de lui parce qu'il te rend plus faible ? Parce que tu préfères ce que tu es devenu ? Mais tu ne peux pas, tu ne peux pas t'en débarrasser, Elijah, c'est toi ! Comment as-tu pu devenir tel que tu es ? » Elijah, Elijah, Elijah. Elle avait tord, terriblement tord. Il n’était plus Elijah. Sa main partit sans qu’il ne la retienne, cette fois, heurtant violemment le visage de la jeune fille, qui fut projetée contre la table basse au milieu du salon, faisant exploser la vitre en un millier de débris, faisant valdinguer les quelques bibelots qui y étaient disposés. D’un pas, Oberyn la rejoignit et l’attrapa par le cou, sans se soucier d’utiliser sa baguette. Sa joue était tuméfiée, sa lèvre avait éclaté sous la violence de l’impact, et cette vision fit monter en lui une sensation de réjouissance brute, qui le prit par les tripes et lui fit oublier tout le reste. Il la souleva de terre et la plaqua contre la bibliothèque, faisant dégringoler des livres derrière elle. « Je t’avais dit de sortir. Tu ne m’as pas écouté, tu t’es entêtée. » Il aurait pu lui briser le cou, mais cela aurait été beaucoup trop rapide, trop frustrant. Au lieu de ça, il l’attrapa par le devant de sa robe et la repoussa en arrière, où elle tomba sur le sol, au milieu des vestiges de la table. Le regard dément, emporté par une violence si familière qu’il ne pouvait plus retenir, il attrapa sa baguette magique et la pointa sur la jeune fille. Elle fut une nouvelle fois soulevée dans les airs, et cette fois, il la fit se renverser contre un meuble, qui sembla bien plus résistant que sa pauvre petite carcasse. Il prenait un plaisir tordu à la voir se heurter à ses possessions physiques, qu’il avait alignées là pour se créer un environnement parfait et factice. Que les signes de sa nouvelle vie, sans elle, entrent profondément dans sa chair, qu’ils la marquent à jamais. « Je ne suis pas un lâche ! » Martela-t-il, avant de la rejoindre une nouvelle fois. Il la secoua sans pitié, mais elle avait soudain perdu sa langue. Plus de réponses acerbes, plus de fanfaronnades puériles. Il l’avait fait taire, enfin.

    Mais elle ne répondait plus du tout, en réalité. Ses yeux étaient clos et elle était aussi inerte qu’une poupée de chiffon. Il avait beau la secouer … « Lyla ? » Il aurait voulu la lâcher, s’éloigner d’elle pour ne plus avoir à la contempler, mais ses mains restèrent agrippées à sa robe, et il dut faire face. Tout sentiment de puissance ou de satisfaction, tels qu’il les ressentait quand il tuait ses anciens amis, tels qu’il venait de les ressentir à nouveau en la malmenant sans pitié … Tout cela venait de s’évanouir en la sentant, si légère, entre ses mains. Légère, et sans réaction. Il regarda autour de lui, clignant des yeux comme s’il se réveillait d’un mauvais rêve, le cœur soudain serré dans un étau. Mais cela ne changeait rien … Avec une délicatesse qui tranchait avec le comportement qu’il venait d’avoir, il la prit dans ses bras et la déposa sur le canapé. Il ne savait pas quoi faire, mais ses gestes furent automatiques, presque naturels : il avait appris à les connaître bien longtemps auparavant, même s’il n’avait jamais eu l’occasion de réellement les utiliser … Faisant courir sa baguette le long de ses membres, il soigna ses blessures les plus importantes, puis il effaça le sang qu’elle avait sur le visage … Et dans une angoisse qu’il n’avait plus ressentie depuis des années, qu’il croyait avoir oublié, il attendit. Qu’elle ouvre les yeux, qu’elle donne un signe qu’elle était encore en vie …
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MessageSujet: Re: Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn   Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn Icon_minitimeJeu 7 Mar - 23:19

    Lyla avait tant espéré, elle avait peut-être misé un peu trop gros sur ses espoirs et tout s'envolait brutalement autour d'elle et la laissait déçue et triste. Elle n'avait pas retrouvé un ancien ami, un garçon qui l'avait protégé, qui lui avait raconté des histoires, qui s'était moqué d'elle ou qui s'était simplement occupé de son bien être à une époque révolue. Elle n'allait pas échanger des souvenirs avec lui au coin du feu pour rire de leur puérilité, de la jeunesse de Lyla à cet instant et de la surprise qu'elle avait voulu lui faire en lui annonçant qu'elle était comme lui, une sorcière aux pouvoirs magiques grandissants. Au lieu de ces scènes qu'elle s'était imaginée, au lieu de la complicité qu'elle espérait retrouver, elle faisait face à un mur de béton, hermétique à son souvenir, où aucun sentiment ne semblait passer et le seul désir de se débarrasser d'elle ressortait de cet homme aussi énigmatique qu'agaçant. Lyla n'aimait pas les gens qui se prenaient trop au sérieux, qui étaient incapables d'humour. Si elle l'était alors qu'elle se retrouvait traquée comme la dernière des pestiférées et que sa vie était en danger chaque jour, chacun était capable de rire un bon coup autour d'une bonne blague ou de simplement sourire, amusé d'une situation. Mais pas de moue amusée de la part d'Oberyn, pas plus qu'un sourire autre que sadique et sanguinaire sur ses lèvres. Non, elle n'attendait plus rien de lui en réalité à présent mais toutes ses illusions avaient volé en éclats et elle se demandait si elle continuerait d'être ainsi déçue à trop espérer de la part des gens en temps de guerre. Cette dernière commençait à changer tout le monde, personne ne semblait épargné, elle avait l'intention de rester elle-même et de garder sa fierté jusqu'au bout mais voilà que ses résolutions se retrouvaient malmenées par un homme qu'elle ne connaissait pas. Elle ne connaissait pas cet Oberyn et ne souhaitait pas en apprendre davantage sur lui. Il était détestable, contrariant, violent et visiblement dépourvu de sentiment. Qui voudrait s'approcher d'un sorcier pareil ? D'entamer le dialogue ? Elle visiblement. « A se demander pourquoi tes amis t’ont lâchée, avec un caractère aussi charmant ! » Elle aurait dû s'en douter, elle avait donné la baguette pour qu'il lui lance le sort en réalité et elle lui adressa son plus charmant sourire, parce qu'elle voulait le prendre avec humour plutôt que s'énerver. Elle n'allait pas lui donner l'opportunité de la blesser de cette manière, il n'y parviendrait pas, elle avait une force de caractère élevé qui compensait largement sa force physique. Même parfois, ce n'était pas suffisant pour la sortir d'un mauvais pas. « Il faut dire que tu t'y connais en matière de caractère charmant ! » Lui lança-t-elle avec son plus beau sourire, parce qu'elle n'avait que cette défense pour se protéger, faire en sorte de ne pas être touchée par ce qu'il pouvait dire, son avis n'avait aucune importance. « Il te reste encore ta vie, mais tu n’as pas l’air d’y tenir beaucoup, au vu de ton comportement ! Tu as besoin d’aide pour mettre un terme à tout ça, peut-être ? Si c’est pour ça que tu es venue, il faut le dire tout de suite, on devrait pouvoir s’arranger. » Elle leva les yeux au ciel, à défaut de soupirer une énième fois, la jeune femme ne s'était jamais privé pour montrer ce qu'elle ressentait et elle indiquait clairement que celle-là aussi, elle était un peu trop facile pour être réellement prise en compte. Elle lui avait de nouveau tendu une perche et il s'y accrochait, allons dont, trop facile. « Ma vie, j'y tiens, merci de proposer tes services mais pour l'instant, je vais la garder. Et même si je n 'y tenais plus, je ne te ferais pas le plaisir de te le demander à toi. » Comme une petite fille entêtée, elle refusait de lui accorder la moindre victoire et sûrement pas celle d'avoir son mot à dire sur sa vie. Elle n'avait plus que ça, elle en avait parfaitement conscience et si elle n'avait pas beaucoup de valeur, elle s'y accrochait pour l'instant avec fermeté.

    Mais il le mettait hors d'elle, elle n'y pouvait rien si elle se sentait presque obligée de répondre à chacune de ses attaques, à lui reprocher des choses dont il semblait ne pas se soucier le moins du monde. Il l'avait complètement effacé de sa vie et elle aurait dû l'accepter dès le début et faire en sorte de s'enfuir mais elle ne le faisait pas, elle restait là, à chercher à faire ressortir celui qu'elle avait connu mais elle n'y arrivait pas, elle ne parvenait qu'à le mettre encore plus en colère, à le pousser à bout visiblement. Il était colérique et d'une arrogance sans aucune limite, elle détestait ce comportement quand elle avait vu ce qu'il y avait de plus charmant en lui. Elle ne comprendrait jamais comment quelqu'un pouvait changer à ce point, elle avait tant de mal à l'accepter qu'elle aurait préféré faire son deuil d'Elijah, se dire qu'il était mort de toute évidence et que quelqu'un avait pris possession de son corps. Si les démons avaient existé, elle n'aurait eu aucun doute quant à la présence de l'un d'eux à l'intérieur de cet homme si froid et terne. Il était comme éteint, comme s'il se fichait de tout ce qu'il disait, de tout ce qu'il voyait, de tout ce qu'il faisait. Rien ne pouvait l'atteindre, mais elle parvenait à le mettre en colère, n'était-ce pas le début d'une réussite, même minime ? La vérité fâche, blesse, elle force l'autre à se rebiffer, à se défendre et à attaquer. Si elle était capable de le mettre en colère, elle était capable de le faire réagir et c'était en soit une victoire pour elle lorsqu'elle s'en rendit compte, même s'il continuait de la mettre en colère. Il la tenait pas les poignets, ivre de colère, tout comme elle lorsqu'il insinuait qu'elle n'était pas une sorcière à part entière. « Ne viens pas me faire une leçon sur ta petite condition de sorcière ! Tu as toujours été une moldue pour moi, et ça restera ainsi ! Jusqu’à ce qu’on retrouve ton cadavre dans le coin d’une rue, parce que tu auras été trop fière pour reconnaître que par les temps qui courent, il vaut mieux ne pas avoir de pouvoirs que d’être une sorcière née-moldue. C’est ça que tu veux ? Que les Mangemorts finissent par mettre la main sur toi ? La main et tout le reste, tant qu’ils y sont … » Sans le vouloir, au moment où il lui lâcha les poignets pour lui attraper le menton, Lyla frémit devant son allusion. Elle croisa son regard et le darda de ses yeux clairs. Il devenait vulgaire et ses insinuations la mettaient mal à l'aise, parce que cela lui faisait presque plus peur que la mort en elle-mêle et ce n'étaient pas les mangemorts qu'elle craignait à ce niveau-là mais les rafleurs. Elle avait été témoin d'une scène similaire à ses dires quelques semaines après sa première fuite et elle avait été incapable d'intervenir, figée dans l'horreur et la peur et ce simple souvenir la faisait trembler, parce que les rafleurs pouvaient se montrer pire que les mangemorts. Mais elle le détestait pour tout ce qu'il continuait de lui dire, elle voulait le faire taire et l'empêcher d'avoir cette emprise sur elle. Elle plongea les yeux dans les siens parce qu'elle y était forcé mais aucune trace de sourire ne vint naître sur ses lèvres, elle devenait aussi froide que lui. Elle qui avait jamais été capable de détester qui que ce soit. « Pourquoi je serais moins fière d'être une sorcière que toi ? Je ne vois pas pourquoi j'aurais à taire ma condition parce que certains se pensent au-dessus des autres ! Et ne vas pas me faire croire que tu t'intéresses à ma sécurité et que tu cherches à me préserver des horreurs engendrées par les mangemorts par pitié, je pourrais en rire ! » Lâcha-t-elle froidement, tentant de mettre une pointe d'ironie dans ses propos. Il ne cessait de dire qu'elle était imprudente et folle mais qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire à la fin ? Qu'elle soit fière d'être une sorcière ne le regardait en rien. Elle eut l'impression qu'il était une nouvelle fois plongé dans ses pensées lorsqu'elle affronta son regard mais immédiatement, il la relâcha et elle recula légèrement pour enfin se débarrasser de lui. « Ce que j’aimerais te dénoncer, dès ce soir, pour avoir le plaisir de voir ton assurance diminuer un peu … » Elle leva les yeux vers lui après un bref coup d'oeil aux poignets qu'il avait pris tant de plaisir à maltraiter et sans se contrôler, jeta un regard autour d'elle. Sa belle assurance ne valait pas grand chose de toute manière, elle la gardait uniquement pour garder la tête froide. « En te voyant attaquer ce mangemort l'autre jour, j'ai pensé que tu avais une dent contre eux vu ton acharnement à le tuer mais en fait, tu as juste une dent contre le monde entier ! » Rétorqua-t-elle, incapable de le provoquer comme elle l'avait déjà fait, sa menace lui avait un peu fait l'effet d'un plomb tombé dans son estomac. Elle l'en savait capable, la raison pour laquelle elle tentait de ne pas le provoquer davantage.

    Et une fois libre de ses mouvements, elle aurait dû partir, elle aurait dû s'enfuir, prendre ses jambes à son cou et ne plus regarder en arrière. Mais il lui fallait répondre, elle ne pouvait pas rester à le regarder alors qu'elle voulait faire ressortir l'homme qu'il avait été. Elle pensait y parvenir, elle avait presque touché du bout des doigts la personnalité qu'il s'entêtait à cacher et il avait peur qu'il ne réapparaisse, sinon, il n'aurait jamais réagi aussi violemment. Mais elle était stupide, idiote, elle n'avait pas réfléchi aux conséquences de ses actes, de ses paroles et elle le regretta amèrement. Elle ne vit pas venir la gifle qu'il lui asséna et le choc, la violence, la projeta contre la table de son salon qui explosa sous son poids. L'impact la laissa sonnée quelques secondes, elle sentit aussitôt du sang dans sa bouche, sa lèvre était ouverte et quelques éclats de verre percèrent sa peau sur ses mains qui avaient tenté de prévenir sa chute. Mais elle n'eut pas le temps de reprendre ses esprits qu'Oberyn l'attrapait déjà par le cou. Elle gémit de douleur et sentit son dos entrer en contact avec une surface dure, elle reçut quelque chose d'aussi dur sur la tête, elle n'arrivait pas à y voir clair, sa vision se brouillait et le sorcier ne lui laissait aucun répit. « Je t’avais dit de sortir. Tu ne m’as pas écouté, tu t’es entêtée. » Il l'étranglait, comme s'il s'apprêtait à la tuer et elle réussit à articuler, malgré les larmes qui brouillaient sa vue et sa gorge serrée sous la peur. « Attends, s'il te plait ... » Mais il ne lui laissa pas une seule seconde pour lui demander de la lâcher, pour la laisser partir, elle n'avait eu qu'une chance et elle venait de s'envoler, comme elle qui fit de nouveau un vol plané au milieu des débris de la table basse. Elle se sentit alors soulevée dans les airs et projetée contre une surface dure, le mobilier d'Oberyn était fortement solide. Cette fois, elle ne résista pas à l'impact et son esprit s'éteint pour lui laisser le plaisir de l'inconscience, où la douleur pouvait disparaître.

    Dans l'inconscience, elle pouvait encore rêver que sa soirée n'avait été qu'un horrible cauchemar, elle pouvait espérer qu'elle allait se réveiller dans le lit moelleux d'un moldu à qui elle avait encore emprunté les affaires, à la manière de Boucle d'Or, sans les boucles. Mais au moment où son esprit réintégra son corps, elle prit conscience que tout cela n'était pas un cauchemar lorsqu'elle sentit ses membres meurtris. Elle prit une profonde inspiration, se rappelant parfaitement la sensation d'étranglement qu'elle avait senti en dernière et l'impression qu'on cherchait à lui briser la nuque. Elle ouvrit alors les yeux, complètement déboussolée, incapable dans un premier temps de se souvenir où elle était et ce qu'on lui avait fait. Immédiatement, elle croisa un regard qu'elle reconnut et la peur lui enserra la gorge. Elle était chez Oberyn et elle l'avait poussé à lui faire du mal, à la brutaliser d'une manière qu'elle ne l'avait jamais vu, jamais subi. Son corps se mit aussitôt à trembler et toute sa réparti avait quitté son corps. Elle se redressa vivement dans le but de reculer aussi loin de lui que possible lorsqu'elle prit conscience de deux choses : Oberyn l'avait porté jusqu'au canapé, ou jeté sur le canapé pouvait être fortement plus envisageable. La seconde chose, c'était que son esprit reçut une décharge de douleur provenant de parties précises de son corps. Elle grimaça aussitôt et des larmes vinrent emplir ses yeux sous la violence du choc qu'elle venait de recevoir. Elle posa une main sur son ventre pour se plier légèrement en deux et reprendre son souffle. Elle était toujours à la merci du sorcier qui était assis près d'elle et elle releva les yeux vers lui, même sa vue était encore brouillée par les larmes qu'elle tentait de chasser. Elle s'obstina pourtant à vouloir se relever mais prit conscience qu'elle n'y parvenait que partiellement, elle cherchait partout une issue de secours mais n'en voyait aucune. Elle prit une inspiration qui lui fut douloureuse et réussit à articuler. « Tu as attendu que je me réveille pour me tuer ? Tu préfères que je sois consciente pour ça ? » Elle voulait avoir l'air forte mais son corps lui hurlait sa faiblesse face à lui. Elle avait eu du mal à se redresser et ses jambes ne parviendraient jamais à la porter. Sa respiration était saccadée, pas par la douleur mais simplement par la peur, parce qu'elle s'attendait à mourir. Elle continuait de le regarder dans les yeux, une larme roulant sur sa joue tandis que son corps tremblait. « Est-ce que tu peux... si tu te souviens un peu de moi... est-ce que tu peux faire vite ? » Lui demanda-t-elle sans pouvoir sans empêcher, comme une dernière supplique, un moyen d'en finir rapidement. Elle avait pris soin de ne faire aucune allusion à Elijah ni à sa triste personnalité, elle était définitivement anesthésiée à jamais de l'appeler ainsi et de lui faire remarquer son comportement bipolaire.
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MessageSujet: Re: Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn   Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn Icon_minitimeMar 12 Mar - 22:03

    Oberyn avait été très doué pour cacher ses émotions, pour les étouffer au fond de lui et ne pas y prêter attention, pour mieux montrer au monde entier l’homme qu’il était censé être. Toute son adolescence, il avait appris à contrôler ses crises de rage, à réprimer ses envies de tout casser autour de lui. Mais plus il les avait étouffées, plus elles s’étaient développées en lui. Quand il avait laissé parler ses vraies pulsions pour la première fois, c’était en Egypte, et il avait tué un homme pour une broutille sans importance. Il s’était senti renaître. Il s’était appliqué trop longtemps une discipline de fer, et la violence en lui ne demandait qu’à s’échapper de cette prison trop étroite pour s’exprimer librement. Il fallait pourtant qu’il la contienne, car si son premier meurtre avait pu passer inaperçu, dans un pays étranger où son statut de sorcier travaillant pour le compte de la plus grande banque d’Angleterre le protégeait de tout soupçon, ce n’était pas le cas une fois de retour au pays. Et ceux qui tuaient sans réfléchir, sous le coup de la colère, finissaient bien souvent victimes de leur propre impulsivité, les lèvres collées à celles des Détraqueurs … Et ça, ce n’était pas quelque chose qu’Oberyn avait envie d’expérimenter. Une nouvelle fois, il avait mis une muselière à ses pulsions, avec bien plus de difficultés maintenant qu’il avait goûté au plaisir du laisser-aller … Mais il avait trouvé une opportunité en or dans sa nouvelle occupation, dans cette chasse aux Mangemorts pour le compte de l’Ordre du Phénix. Et alors là … Quand il était seul, face à une ancienne connaissance, plus rien ne pouvait l’arrêter. Il devenait un véritable monstre assoiffé de sang et de vengeance, et il n’avait rien trouvé de plus jouissif que ça. Il attendait ces moments avec impatience, il les recherchait et il les provoquait, impatient de retrouver cette drogue qui le laissait hagard et pleinement satisfait. Sans aucun remord, car finalement, ils n’étaient que des Mangemorts, et il rendait service au peuple en les éliminant ainsi … Mais cette habitude de laisser exploser sa rage s’était ancrée en lui avec force, et s’il pensait la contrôler parfaitement, il se rendit soudain compte que ce n’était absolument pas le cas. L’évocation de son prénom, qu’il avait utilisée comme un déclencheur jusque là, était devenue hors de contrôle. Lyla venait de l’utiliser à répétition … Et le déclencheur avait joué son rôle. Elle l’avait encore cherché, elle avait essayé de plaisanter, puis elle s’était vexée ; elle était devenue acerbe, et elle avait prétendu qu’elle tenait à la vie ; et soudain elle avait franchi une ligne de trop, elle s’était énervée, sans doute pour le faire réagir. La bonde de sécurité avait sauté, faisant surgir ce qu’il y avait de pire en Oberyn. Et pas un seul instant il ne songea à le stopper, tant ce réflexe était naturel. Comme un drogué qui sait qu’il se fait du mal, mais qui est incapable d’arrêter l’aiguille, il avait dirigé sa colère contre Lyla, il avait senti ses os se briser, et cela lui avait procuré un plaisir sans précédent. Mais comme toute drogue, elle avait ses revers dévastateurs. Et après la satisfaction perverse, vint l’effroyable culpabilité. Elle surgit sans crier gare, dès qu’il posa les yeux sur son corps fragile, qu’il avait brisé de ses mains, sur son visage si pâle, qui le ramena soudain des années plus tôt …

      « Lyla, reviens. J’irais le chercher plus tard, reviens ici ! » Mais bien sûr, elle n’avait que faire de sa demande. Déjà à cette époque, elle n’en faisait qu’à sa tête, et il la regarda s’élancer sur le lac gelé pour aller récupérer leur ballon. Il n’aurait pas du lui dire qu’il était trop grand, que la glace ne supporterait pas son poids, et qu’ils devraient sans doute jouer à autre chose en attendant qu’ils puissent le récupérer. Il savait bien comment il pourrait faire : dès qu’elle aurait le dos tourné, un coup de baguette, et ce serait terminé. Mais devant elle, il ne pouvait pas utiliser ses pouvoirs, elle ne faisait pas partie de son monde … Il se fichait des lois qui lui interdisaient d’utiliser la magie, il n’y pensait même pas à vrai dire. Il voulait juste faire la surprise à Lyla, et effacer cet air déçu qu’elle avait eu quand elle avait envoyé leur ballon rouler sur la surface gelée du lac … Il aimait bien lui faire ce genre de petits cadeaux, qui ne coutaient rien mais qui semblaient faire tellement plaisir à la petite fille. Mais bon, cette fois elle ne lui laisserait pas le temps de faire quoi que ce soit, elle ne voulait pas sacrifier leur jeu alors qu’elle pouvait le récupérer elle-même. Elle marchait avec assurance en direction du ballon, et il la surveillait de loin, les bras croisés. Il n’y avait pas de risques, de toute façon, mais … « Lyla !! » Un craquement sinistre venait de retentir, et il sentit son cœur se mettre à battre à tout rompre. « Ne bouge pas. Ne bouge surtout pas ! » Lui hurla-t-il. Elle s’était figée, mais elle n’eut pas le temps de le regarder. La glace s’était ouverte sous ses pieds, et l’avait engloutie toute entière. « Lylaaaa !!!! » Il s’élança sur la surface du lac sans songer un seul instant au risque qu’il prenait ainsi. Il sortit sa baguette et la pointa sur les profondeurs noires du lac, jetant un sortilège d’attraction sur la petite fille, tandis qu’il sentait la glace craquer sous son propre poids et l’eau glacée le submerger. Mais il sentit Lyla le heurter, attirée comme un boulet de canon grâce au sortilège qu’il avait lancé. Peu importait la brûlure intense du froid sur ses membres, ni même la menace du Ministère qui planait sur sa tête. Il fallait la faire sortir d’ici, il fallait qu’il la sauve … Il nagea avec l’énergie du désespoir, se battant contre les plaques de glace qui cédaient sous son poids et semblaient vouloir l’empêcher de parvenir sur la berge, et il dut utiliser encore un sortilège pour réussir à s’extirper de là. Il déposa le tout petit corps de Lyla sur l’herbe givrée, contempla ses lèvres bleuies par le froid, et ressentit une angoisse terrible s’abattre sur ses épaules. « Lyla ? » Oh, pitié, il fallait qu’elle se réveille …


    Les deux images se superposaient, la petite fille et la jeune femme, inconscientes par sa faute. Et il tremblait de tous ses membres, comme il avait tremblé en sortant du lac, autant à cause du froid que sous l’effet de cette terreur qui l’avait saisi au creux du ventre pour ne pas le lâcher jusqu’à ce qu’elle ouvre les yeux. Le cœur au bord des lèvres, il voyait le passé se rejouer devant lui, mais dans une version plus tordue, plus vicieuse … A son image. S’il n’avait pas été entièrement responsable de la chute de Lyla dans le lac, quand elle avait sept ans, il était le seul à blâmer pour ses blessures aujourd’hui. Et il y avait pris du plaisir … D’une main, Oberyn repoussa une mèche qui barrait le visage de la jeune sorcière, mais il la recula soudain quand elle ouvrit les yeux. Il expira profondément, comme s’il avait retenu sa respiration jusqu’à ce qu’elle reprenne conscience, un poids s’ôtant de ses épaules. Il détourna le regard pour éviter de voir son visage soudain crispé de douleur, et reprit un masque froid, le seul qu’il était capable de porter en cet instant. Il ne savait plus comment ressentir la moindre empathie, il avait cessé d’y parvenir depuis bien longtemps, et la douleur de Lyla le plongeait dans une détresse qu’il ne savait pas gérer. Mais elle s’en remettrait, à présent, et c’était tout ce qui comptait … Il fallait qu’il se concentre sur cette seule idée. Et pas qu’il se laisse toucher par ses efforts pour repousser la douleur. « Tu as attendu que je me réveille pour me tuer ? Tu préfères que je sois consciente pour ça ? » Il reposa le regard sur elle, les sourcils froncés. Après ce qu’il venait de lui faire, ce n’était pas vraiment surprenant qu’elle s’attende à ce qu’il soit mauvais à ce point … Mais elle se trompait, cette fois. S’il avait voulu la tuer à plusieurs reprise, cette envie s’était belle et bien envolée en passant si près de la perdre. Et en réalisant la stupidité de ce geste … Pourtant, il ne démentit pas, pas plus qu’il ne la rassura. Incapable de dire un mot gentil, ou apaisant. Uniquement capable de fixer avec apathie les larmes qui coulaient le long de ses joues, les tremblements qui secouaient ses épaules. « Est-ce que tu peux... si tu te souviens un peu de moi... est-ce que tu peux faire vite ? » A cette demande, Oberyn se leva brusquement, quittant son chevet pour aller ouvrir un buffet derrière elle. Il en ressortit une bouteille de Whisky, dont il se servit une dose généreuse, puis farfouilla dans un niveau plus bas, jusqu’à en tirer une autre bouteille. Celle-ci tournait moins souvent que l’alcool dont il venait de se servir, mais il la renouvelait régulièrement, et veillait toujours à en avoir une à portée de main. Il était devenu grand consommateur, depuis que ses activités nocturnes s’étaient développées – il ne pouvait pas toujours gagner la partie facilement, et il valait mieux avoir sous la main de quoi se remettre d’aplomb, pour ne pas avoir à débarquer à Ste Mangouste et avoir à répondre à des questions soupçonneuses. Quand il en versa dans un verre, le liquide qui en sortit était blanc, et une odeur douceâtre se dégagea. Il se retourna vers Lyla, et lui tendit le verre. « Bois ça, ça calmera la douleur. Ce n’est pas empoisonné. » Ajouta-t-il d’un ton un peu brusque, sachant qu’elle ne se laisserait sans doute pas convaincre aussi facilement. Tant pis si elle ne buvait pas, après tout, elle mettrait juste plus de temps pour s’en remettre, ce n’était pas son problème. Ou presque pas ? Il avala cul-sec le contenu de son propre verre, fermant une seconde les yeux pour savourer l’intense brûlure le long de son œsophage, puis les rouvrit pour les fixer sur Lyla. « Et reste tranquille. Tu n’es pas encore en état de te lever. » Là-dessus, il lui tourna une nouvelle fois le dos, et sortit sa baguette pour rassembler les débris de la table en verre, les poussant dans un coin avec autant de nonchalance que s’il était en train de faire son ménage dominical, ignorant que derrière lui, une jeune fille qu’il avait sciemment blessée était toujours en train de souffrir.

    Au bout de quelques instants, quand il n’y eut plus aucun débris à rassembler et qu’il ne put plus faire autrement, il retourna s’asseoir à côté de Lyla. Sans croiser son regard, il tendit sa main ouverte vers elle. « Tes mains. » Ordonna-t-il. Même lui sembla se rendre compte de sa brusquerie, car il soupira, et reprit sur un ton un peu plus doux. « Laisse-moi les voir s’il te plaît, je ne vais pas te faire de mal. » Presque avec délicatesse, il prit sa première main entre les siennes, et entreprit d’y ôter les débris de verre qui s’y étaient fichés quand elle avait fait son premier vol plané. Un silence s’installa, qu’il finit tout de même par rompre, presque à contrecœur. « Je me souviens de toi. Je ne t’ai jamais oubliée. La poupée que j’avais retrouvée, c’est moi qui l’avais cachée, pour que tu sois heureuse quand je te la ramènerais. Quand tu es tombée dans le lac, j’ai utilisé un sortilège d’attraction pour t’en sortir. » Il se tut le temps de retirer un fragment de verre plus épais que les autres. « Je me suis toujours demandé ce que tu étais devenue, sans moi. J’ai pensé à toi quand la guerre a commencé, je me suis dit que c’était une bonne chose que tu ne sois pas mêlée à tout ça. » Il fronça les sourcils, et ses mains s’arrêtèrent de travailler un instant, crispées par une colère qu’il avait bien du mal à canaliser, même maintenant. Sans ajouter un seul mot, il enleva les derniers fragments, et alla attraper une boîte là où il avait sorti les deux bouteilles précédemment. Il étala un peu du baume qu’il contenait sur les mains de la jeune fille, puis se releva. « Ca devrait aller comme ça, je ne suis pas Médicomage. » Lâcha-t-il d’un ton un peu sec.
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MessageSujet: Re: Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn   Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn Icon_minitimeMar 19 Mar - 23:12

    La plus grosse différence entre Oberyn et Lyla aujourd'hui, c'était bien leur niveau de capacité à cacher leurs émotions. Oberyn excellait dans cette pratique, Lyla était la personne la plus expressive qui puisse exister. Lorsqu'elle était en colère, elle fronçait les sourcils, son regard s'assombrissait et elle posait ses poings sur ses hanches. Lorsqu'elle était gênée, elle se mordillait habituellement la lèvre inférieure, lorsqu'elle mentait, elle évitait le regard de la personne qui lui faisait face ou elle le regardait avec trop d'insistance, elle avait également un toc avec son nez que sa mère avait remarqué depuis des années. Il lui était impossible de tricher, lorsqu'elle avait peur, elle inspirait plus profondément pour cacher les battements irréguliers de son cœur et surtout, ses yeux s'agrandissaient et elle regardait autour d'elle, comme lorsqu'elle était inquiète. Ses yeux étaient les plus expressifs, elle pouvait tout faire passer uniquement par son regard, de l'agacement à la fureur, elle n'avait pas besoin de toutes ses autres petites manies pour être expressive, ses yeux la trahissaient à chaque fois. Et elle n'avait jamais cherché à cacher ce qu'elle était, ce qu'elle ressentait, elle ne voyait pas l'intérêt de tricher, de cacher ce qu'elle pouvait penser, elle le disait au moment où les expressions prenaient place sur ses traits. Elle était toujours franche et parfois peut-être un peu naïve mais dans certains cas, cacher ses émotions n'était pas la meilleure solution. La seule chose qu'elle avait du mal à exprimer était probablement l'amour ou la reconnaissance. Très fière, il était difficile de reconnaître ses torts et pourtant, devant Oberyn, elle aurait pu avouer haut et fort que le provoquer n'avait pas été la chose la plus intelligente qu'elle ait faite ces dernières semaines. Elle était à présent face à lui, la douleur se répandant dans son corps à mesure qu'elle reprenait conscience de ce qui l'entourait et de ce qui s'était passé. Elle avait réellement cru qu'il allait la tuer, il était entré dans une telle rage qu'elle n'avait pas douté un seul instant que la dernière fois qu'elle avait fermé les yeux serait comme signer son départ définitif. Elle avait ressenti la douleur dans chaque partie de son corps mais apparemment, il l'avait partiellement soigné parce que la souffrance s'était atténué et seule la surprise lui avait coupé le souffle. A moitié allongée sur le canapé, tentant de rétablir sa respiration, c'est d'une voix faible qu'elle lui demanda s'il avait attendu son réveil pour la tuer. Et le voir froncer les sourcils déclencha un frisson le long de son échine, elle avait la désagréable impression de lui avoir donné une idée. Mais cela ne l'empêcha de lui demander une dernière chose, de lui faire une dernière requête, cesser de la faire souffrir et en finir rapidement. Et elle se détesta pour le sursaut qui la traversa quand il se leva brutalement, comme si elle s'attendait à présent à ce qu'il passe à l'acte définitivement. Il ne dit rien, il ne lui affirma pas ce qu'elle craignait d'entendre et elle tourna la tête pour le suivre des yeux. Pas question qu'il la tue sans pouvoir le regarder et lui envoyer une image forte et fière à la fois. Il ne l'attaquerait pas par derrière, hors de question que ce soit aussi simple pour elle. Mais, toujours silencieuse et inquiète, elle le vit remplir deux verres de contenus différents et elle reconnut les deux substances. Il revint vers elle et lui tendit l'un des deux verres. « Bois ça, ça calmera la douleur. Ce n’est pas empoisonné. » Elle leva les yeux vers lui, incertaine. Elle prit pourtant le verre et en reniflant, elle confirma les doutes qu'elle avait eu en le voyant le verser dans son verre. Elle n'était pas médicomage depuis longtemps quand le ministère était tombé mais elle savait reconnaître la plupart des remèdes, les potions avaient toujours été sa matière préférée. Elle allait répondre mais à peine eut-il englouti son propre verre qu'il la fixait à nouveau et reprenait la parole. « Et reste tranquille. Tu n’es pas encore en état de te lever. » Et il lui tourna le dos, toujours aussi brusque et inchangé, beaucoup plus calme mais étrangement, ce calme ne l'apaisait pas et l'inquiétait bien plus que sa fureur. Elle baissa les yeux vers son verre avant de les relever pour le regarder, elle ne s'était même pas rendu compte qu'elle s'agitait et tentait de se redresser tant bien que mal parce qu'elle ne pensait qu'à s'en aller. Il s'occupait de nettoyer les dégâts causés par sa colère et elle constata qu'une fois inconsciente, il n'avait pas arrêté de la maltraiter. Elle se mordit la lèvre et prit une gorgée pour laisser le contenu de son verre apaiser la douleur qu'elle ressentait. Une seconde gorgée réussit à détendre légèrement ses muscles endoloris et c'est à ce moment qu'elle se rendit compte qu'elle était crispée, dans l'attente de quelque chose mais elle ignorait quoi. Il se retourna et elle leva immédiatement la tête. Elle avait l'impression d'être à l'affût du moindre de ses gestes et elle se détestait pour avoir l'air d'un animal blessé, inutile et faible. Il s'assit à nouveau près d'elle et elle le suivit des yeux, ne sachant toujours pas quoi dire et s'aperçut que depuis son étrange demande, elle n'avait pas prononcé un mot. Elle voulait dire quelque chose, elle devait dire quelque chose ou peut-être ne lui devait-elle rien finalement. Elle se creusait toujours la tête quand il reprit la parole. « Tes mains. » Elle se redressa vivement, comme s'il venait de la menacer et fronça les sourcils avant qu'il ne s'adoucisse. « Laisse-moi les voir s’il te plaît, je ne vais pas te faire de mal. » Il semblait tellement différent ainsi, comme si un autre avait pris sa place. C'est uniquement en tendant les mains devant lui qu'elle vit les bouts de verre incrustés dans sa peau et le sang qui s'en écoulait par endroits. Elle avait tellement eu mal partout que la douleur de ses mains n'avait pas été sa priorité. Elle posa le verre à présent vide sur le sol et il lui prit les mains, retirant méticuleusement chaque bout de verre. Elle se mordit la lèvre pour s'empêcher de dire quelque chose, elle avait l'impression qu'elle ne pourrait plus jamais lui parler, qu'elle avait momentanément perdu l'usage de la parole. Elle ne s'était jamais retrouvée aussi silencieuse qu'en cet instant. « Je me souviens de toi. Je ne t’ai jamais oubliée. La poupée que j’avais retrouvée, c’est moi qui l’avais cachée, pour que tu sois heureuse quand je te la ramènerais. Quand tu es tombée dans le lac, j’ai utilisé un sortilège d’attraction pour t’en sortir. » Lyla redressa la tête qui restait concentrée sur le travail d'Oberyn, stupéfaite, la confession lui coupa le souffle et dans un réflexe absurde, elle retint sa respiration, comme si elle avait peur que cet instant n'éclate comme une bulle de savon fragile. Elle en resta bouche-bée et se mit à parler pour la première fois, parce que l'aveu le plus déconcertant pour elle n'était pas le plus évident. « C'est toi qui avait caché ma... » Elle s'interrompit en secouant la tête, comme si la question avait un réel intérêt à cet instant. Surtout qu'il ne semblait pas avoir terminé. « Je me suis toujours demandé ce que tu étais devenue, sans moi. J’ai pensé à toi quand la guerre a commencé, je me suis dit que c’était une bonne chose que tu ne sois pas mêlée à tout ça. » Il fronça les sourcils et il sentir ses mains se crisper sur les siennes et immédiatement, elle chercha à se dérober, parce qu'elle ne voulait pas une nouvelle fois être victime de sa colère, surtout qu'elle n'avait rien fait pour la provoquer cette fois. Mais il finit son travail sans nouvel accès de fureur et la relâcha finalement, non sans ajouter. « Ca devrait aller comme ça, je ne suis pas Médicomage. » La jeune femme releva les yeux devant son ton sec et fronça les sourcils. Elle finit par porter ses mains à ses tempes pour les masser, Oberyn venait de lui donner la migraine. « Moi si. » Répondit-elle d'abord doucement, sans le lâcher des yeux. « Tu t'es demandé ce que j'étais devenue sans toi et bien, je suis devenue médicomage. Enfin, jusqu'à ce qu'un fou furieux ne lance tous les sang-pur de la terre aux trousses des gens comme moi. » Ajouta-t-elle d'un air presque blasé, parce qu'elle s'était faite à l'idée, même si elle vivait très mal la situation. Elle baissa ses mains et les désigna en ajoutant malgré tout. « Mais merci. » Il ne méritait pas de remerciements et elle se maudit pour le faire, parce qu'elle se sentait obligée mais c'était lui qui l'avait mise dans cet état et non l'inverse.

    Lyla n'avait jamais rien su garder pour elle et c'est en fronçant les sourcils qu'elle mit le doigt sur ce qui la gênait dans le comportement du sorcier. « Tes sautes d'humeur commencent à me donner le tournis, j'aimerai savoir qui se trouve en face de moi et si je dois encore me méfier. » Au fond, elle était quasiment sûre qu'elle ne cesserait à présent plus jamais de se méfier de lui. Elle se redressa pour lui faire face et réussit même à se lever complètement. Malgré ses jambes tremblantes, elle parvint à le regarder tout en quittant sa position de faiblesse. Elle avait les sourcils froncés et continuait à parler, sans pouvoir à nouveau s'en empêcher. « Si j'ai voulu te retrouver, ce n'était pas parce que je voulais que tu me protèges et je n'avais pas l'intention de rester derrière toi toute ma vie avec pour seule ambition de me laisser vivre en comptant sur toi pour me défendre de tout. Si j'ai voulu te retrouver, si je t'ai cherché et si je suis venue ici ce soir, c'était parce que j'étais fière de faire partie de ton monde, d'être un peu comme toi parce que je t'ai toujours vu comme un héros. Je voulais que tu saches que tu n'avais plus besoin de te cacher de moi parce que j'avais enfin ma place dans ta vie. » Elle renifla légèrement, comme si ses émotions étaient sur le point de déborder. Elle observa la pièce autour d'elle pour éviter de regarder en direction d'Oberyn, pour pouvoir échapper à son regard. Elle s'humecta les lèvres, nerveuse de ses aveux. « Enfin, j'ai l'impression que mes illusions de gamine m'ont aveuglé et ont faussé mon jugement. Je suppose que je n'avais pas le droit de débarquer comme ça chez toi. J'ai toujours voulu savoir moi aussi ce que tu étais devenu et quand la guerre a éclaté, je t'ai imaginé défendant les causes justes, pas les cas désespérés. » Finit-elle en le regardant à nouveau cette fois. Elle lui reprochait ses paroles. Il avait l'air de haïr les nés-moldus et les considérait comme des parasites à protéger alors qu'elle l'avait plutôt imaginé se battre pour eux simplement parce qu'il ne trouvait pas juste la façon dont cette guerre se déroulait. Mais elle n'avait pas de jugement à porter et elle s'en rendit compte. Elle fit quelques pas, parce qu'elle avait envie de partir, même si elle détestait l'idée de partir en de telles circonstances. Oberyn lui faisait peur et elle avait l'habitude de fuir de qui l'effrayait. Elle avait beau avoir de la répartie, elle n'avait pas l'intention de risquer sa vie une seconde de plus pour un homme qui, même s'il se souvenait d'elle, était capable de la tuer par la seule force de ses mains. Un homme aussi changeant, aussi bipolaire. Elle ne se sentait pas en sécurité et même légèrement oppressée. « Mais ce n'est pas à moi de te juger. Et si ta proposition de me laisser partir tient toujours, je pense que je ne vais plus hésiter cette fois. » Elle le regarda en s'éloignant de lui. Elle avait perdu de son assurance mais elle avait repris du poil de la bête malgré tout. Elle regrettait la façon dont cette conversation s'était terminée mais elle ne pouvait plus considérer cet homme comme un ami.
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MessageSujet: Re: Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn   Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn Icon_minitimeSam 23 Mar - 0:02

    Oberyn avait la tête complètement vide. Le blanc total. Sa soudaine crise de rage, et la toute aussi soudaine prise de conscience de ses actes, l’avaient complètement lessivé. Et il lui fallut un peu de temps pour réussir à remettre la machine en marche, bien qu’il soit toujours aussi hagard et assommé. Ce n’était pas habituel. Il avait toujours une période de flottement une fois ses petites "missions personnelles" réalisées, quelques minutes où il se sentait délivré et il ne pensait plus à rien, simplement heureux d’avoir avancé dans sa recherche de vengeance. Mais aujourd’hui, les choses étaient bien différentes. La rage, il l’avait eue de la même façon que s’il avait été en face d’un Mangemort … Mais c’était Lyla en face de lui, à quoi avait-il pu bien penser en essayant de la tuer ? Elle n’avait rien de commun avec ceux qu’il traquait, et elle ne méritait pas ça. C’était clair et net dans son esprit, à présent. Comme gravé au fer rouge. Non, elle ne méritait pas ça. Alors, pourquoi ? Comment avait-il pu se laisser aller ainsi ? Jusqu’à ce qu’elle tombe inconsciente … La culpabilité qui le rongeait était sans commune mesure avec tout ce qu’il avait pu connaître depuis qu’il avait quitté Poudlard. Et s’il y avait bien une chose à laquelle il ne voulait pas faire face, c’était bien la culpabilité. Ce genre d’émotion lui était étranger, il s’était appliqué à ne pas y être sujet depuis des années, et il ne voulait pas que ça change. Mais comme il ne savait pas comment la faire taire, il s’enferma dans le silence, savourant le mutisme de Lyla en même temps. Il n’aurait pas été capable de faire face à la moindre de ses insolences, et il était bien en peine de dire comment il aurait réagi si elle avait recommencé à bavasser. Elle accepta sans faire de difficultés le verre de potion qu’il lui tendit, elle le regarda faire le vide au milieu du salon, sans prononcer un seul mot. Même pour lui, cela semblait un exploit, et au fond, il se demanda s’il ne l’avait pas terrorisée pour de bon. Pas qu’il ait de doutes là-dessus – n’importe qui était en droit de le craindre après ce qu’il venait de faire. Mais il ne la connaissait pas si silencieuse, et c’était dérangeant. Pour le moment, il ne s’en plaignait pas : il avait besoin de silence pour mettre de l’ordre dans ses pensées. Mais étonnement, ce fut lui qui se mit à parler. Sans qu’elle n’ait rien demandé, comme s’il se sentait redevable de quoi que ce soit envers elle, il lui raconta des choses qu’il avait gardé pour lui jusque là, et qu’il n’aurait jamais songé lui dire en temps normal. Elle garda un silence stupéfait tandis qu’il vidait son sac, l’interrompant à peine pour laisser échapper quelques mots sur sa poupée. Ce ne fut que quand il en eut fini avec elle, et qu’il s’éloigna pour de bon, qu’elle prit la parole. « Moi si. » Il se tourna vers elle, pas sûr de comprendre de quoi elle parlait. « Tu t'es demandé ce que j'étais devenue sans toi et bien, je suis devenue médicomage. Enfin, jusqu'à ce qu'un fou furieux ne lance tous les sang-pur de la terre aux trousses des gens comme moi. » Il la regarda sans réagir, intégrant l’idée qu’elle était devenue médicomage. Tout comme la savoir sorcière, il n’arrivait pas à la voir dans ce métier, en tenue de guérisseuse, au milieu de Ste Mangouste. En fait, il trouvait l’idée même qu’elle ait un emploi dans le monde sorcier complètement insolite. Il ne l’avait jamais vue autrement que comme une enfant sans pouvoirs, et il ne la verrait sans doute jamais autrement. En tout cas, jamais comme médicomage. Il se força tout de même à hocher la tête, essayant de trouver quelque chose à répondre. Il était censé dire quelque chose ? Il n’en avait pas la moindre idée. « C’est bien. Toutes mes félicitations. » Le ton ironique lui avait échappé, et il se renfrogna légèrement. Il n’aurait jamais du commencer à lui parler, en la soignant, il ne serait pas forcé de faire la conversation maintenant. « Mais merci. » Cette fois, il la regarda avec un air surpris, et eut un rictus ironique. Il ne voyait pas en quoi il méritait des remerciements.

    Il espérait que c’en serait terminé avec les bavardages. Elle lui avait prouvé qu’elle n’avait pas perdu sa langue, et il ne souhaitait vraiment pas qu’ils aillent plus loin. Ils s’étaient dit tout ce qu’ils avaient à se dire avant qu’il ne perde le contrôle de ses nerfs, n’était-ce pas assez clair comme ça ? Mais Lyla retrouvait de l’énergie à chaque seconde, et ce faisant, elle retrouvait sa capacité à discuter. Quelle chance. « Tes sautes d'humeur commencent à me donner le tournis, j'aimerai savoir qui se trouve en face de moi et si je dois encore me méfier. » Oberyn sentit sa mâchoire se crisper, et jeta un regard noir à la jeune fille. Elle n’avait donc absolument rien compris ? Il poussa un soupir agacé, et pointa un index sur sa poitrine. « Oberyn Lindberg. Je ne m’appelle plus Elijah. Fin de l’histoire. Les sautes d’humeur, tu peux en prendre une part de responsabilité. Alors arrête de poser des questions, retiens mon nom sans faire de difficultés, et continue de te méfier. Et tout ira bien. » Et surtout, surtout, qu’elle ne demande pas d’où lui venait son nom de famille. Elle était sans doute la seule dans tout le monde magique à savoir que son nom était Doyle, et qu’il n’avait jamais été affilié à aucun Lindberg. Tous ses mensonges, il les avait construits car il savait que personne ne pourrait témoigner du contraire. Mais elle le pouvait, maintenant. Il était parfaitement conscient qu’elle détenait ce pouvoir immense sur lui, et c’était sans doute une partie de ce qui avait motivé son geste quand il avait tenté de la tuer. Mais puisqu’il avait retenu sa main au dernier moment … Il devrait juste espérer qu’elle agisse sagement et qu’elle se taise sur ce sujet. Il croisa les bras en la regardant se lever, la toisant avec le même air d’indifférence qu’il avait toujours eu. Elle ne pouvait donc pas rester tranquille ? Elle avait besoin de se reposer, pas de prouver qu’elle était forte. A lui, elle n’avait rien à prouver, et surtout pas ça. « Si j'ai voulu te retrouver, ce n'était pas parce que je voulais que tu me protèges et je n'avais pas l'intention de rester derrière toi toute ma vie avec pour seule ambition de me laisser vivre en comptant sur toi pour me défendre de tout. Si j'ai voulu te retrouver, si je t'ai cherché et si je suis venue ici ce soir, c'était parce que j'étais fière de faire partie de ton monde, d'être un peu comme toi parce que je t'ai toujours vu comme un héros. Je voulais que tu saches que tu n'avais plus besoin de te cacher de moi parce que j'avais enfin ma place dans ta vie. » Un sourire amusé vint se peindre sur ses lèvres en l’entendant parler de héros, sourire qui se fana bien vite en un rictus désabusé. Il faisait bien piètre figure, le héros ! Il aurait préféré ignorer ce qu’elle pensait de lui avant aujourd’hui … Et il se doutait bien de ce qu’elle pensait de lui à partir de maintenant. « Enfin, j'ai l'impression que mes illusions de gamine m'ont aveuglé et ont faussé mon jugement. Je suppose que je n'avais pas le droit de débarquer comme ça chez toi. J'ai toujours voulu savoir moi aussi ce que tu étais devenu et quand la guerre a éclaté, je t'ai imaginé défendant les causes justes, pas les cas désespérés. » Voilà, les choses étaient claires comme ça. Il aurait même pensé qu’elle serait moins indulgente avec lui, elle semblait totalement occulter le fait qu’il venait de lui briser la plupart des os en la balançant allègrement contre son mobilier. « Désolé de te décevoir, mais je n’ai jamais prétendu être un héros. J’ai toujours été bien plus proche de ce que tu viens de voir, que du sauveur de ton enfance. C’était une illusion, qui n’a jamais existé. Je fais les choses parce que je peux en tirer un profit, pas parce que je crois en une cause. » Il ne savait pas pourquoi il mettait les choses ainsi au point. Il n’avait pas besoin de s’enfoncer d’avantage après ce qu’il avait fait, mais il tirait une certaine satisfaction à effacer complètement l’image déformée qu’elle avait pu avoir de lui durant toutes ces années. Avec elle, il avait toujours caché celui qu’il était vraiment. Ce soir, elle perdait cette illusion, et c’était sans doute mieux ainsi.

    « Mais ce n'est pas à moi de te juger. Et si ta proposition de me laisser partir tient toujours, je pense que je ne vais plus hésiter cette fois. » Il leva les yeux au ciel. « Et où comptes-tu aller dans cet état ? Tu peux à peine marcher, je ne te parle même pas de transplaner. Le premier rafleur qui passera ne fera qu’une bouchée de toi. » Il s’avança vers le couloir, dépassant la jeune fille sans la regarder pour aller lui désigner l’escalier. « Il y a une chambre d’ami, à l’étage. Première porte à droite. Tu peux t’y enfermer, tu as ma promesse que je ne viendrais pas te déranger. Demain, tu te seras remise et tu pourras partir en sécurité. Je te laisse la bouteille de potion, tu en feras sans doute meilleur usage que moi. » Il resta planté devant l’escalier, lui bloquant de façon évidente le passage jusqu’à la porte d’entrée, mais sans faire le moindre geste qui puisse passer pour une menace. Si elle voulait vraiment partir, elle pouvait encore le faire, mais au fond de lui, ce qu’il lui restait de conscience aurait préféré qu’elle dorme ici … Elle monta finalement, et il retourna s’asseoir dans le canapé, restant immobile jusqu’à ce qu’il n’entende plus aucun son venir de l’étage. Il laissa encore s’écouler de longues minutes, durant lesquelles il repassa dans sa tête la scène qui venait de se dérouler. Ses poings se serrèrent quand il revit le corps de Lyla s’écraser au sol, quand il repensa à la sensation de sa gorge qu’il écrasait entre ses mains. Il secoua finalement la tête, et se passa la main sur le visage. Il se leva en silence, et se dirigea dans la cuisine. Dans la lumière de la lune, elle paraissait immense, et terriblement vide. Avec des gestes d’automates, il attrapa des provisions qu’il fourra pêle-mêle dans un sac. Il remplit plusieurs gourdes avec de l’eau, et ajouta la bouteille de potion qu’il lui avait promise. Il allait ensuite poser ce paquet en bas des escaliers, juste à côté d’une fenêtre donnant sur le jardin. Il allait monter dans sa propre chambre quand il se ravisa. Attrapant un morceau de papier, il y griffonna quelques mots, puis le déposa sur le sac, et monta se coucher pour de bon. « Je suis désolé. » Avait-il écrit … Les excuses en face à face, ainsi que les adieux, n’avaient jamais été son fort.
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MessageSujet: Re: Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn   Why don't you leave me alone, before I tear you apart ? ❈ Lyla & Oberyn Icon_minitimeSam 23 Mar - 14:40

    « C’est bien. Toutes mes félicitations. » Lyla battit des paupières un instant, sans savoir comment elle devait interpréter cette remarque. Elle ignorait ce qu'il ressentait à cet instant précis mais elle avait plutôt l'impression qu'il avait du mal à y croire, qu'il ne la voyait pas plus comme une médicomage que comme une sorcière et une fois n'est pas coutume, elle soupira légèrement en intégrant l'idée qu'il ne la verrait jamais telle qu'elle était réellement, il ne la verrait jamais comme plus qu'une simple moldue qui s'en remettait à lui pour retrouver sa poupée disparue ou pour la sortir d'un lac glacé. Il ne se détachait pas de l'image de gamine qu'elle avait été, une enfant de sept ans à ses yeux qui n'avait rien à faire dans ce monde et ce constat l'attristait, elle ne savait pas ce qu'elle devait en penser et pire, elle ignorait comment lui prouver qu'elle était bien plus que ce qu'elle avait l'air d'être. Elle était plus forte qu'il n'y paraissait et s'était laissée distraire par l'amitié qui l'avait lié à Elijah, elle ne le pensait pas capable d'une telle violence et elle s'était visiblement trompée. Et voilà qu'il la félicitait mais pourquoi ? Parce qu'elle était à présent rien de plus qu'une née-moldue en fuite qui n'a jamais eu l'occasion de réellement prouver ce qu'elle valait comme médicomage digne de ce nom. Et elle ne valait pas plus aux yeux du jeune homme en face d'elle. Il était définitivement figé dans l'image qu'il avait d'elle et rien ne pourrait le changer, quoiqu'elle fasse ou quoiqu'elle dise. Elle avait essayé de lui prouver qu'elle était une sorcière et qu'elle était fière de l'être mais il avait rejeté violemment ses arguments, prétendant la préférer comme simple moldue et le plus loin de lui que possible et cette simple idée la fit soupirer à nouveau avant de hocher finalement la tête devant ces étranges félicitations, comme si elle les acceptait sans rien ajouter de plus. Elle le loupa pas son expression lorsqu'elle le remercia et le regretta presque aussitôt, se maudissant pour sa politesse et ce nouvel état qui commençait à l'effrayer elle-même. Mais elle avait la conviction que son silence aidait Oberyn puisqu'il se mit à se confier et c'est lui qui engagea la conversation sur leur passé, sur ces moments qu'ils avaient partagé. C'est lui qui prit la décision de lui confier certaines de ses pensées et elle avait l’intuition que le fait qu'elle ait arrêté de le provoquer y était pour beaucoup. Peut-être était-ce ainsi qu'il entendait être toujours traité, comme s'il devait obtenir la pleine soumission de quelqu'un pour pouvoir se sentir plus à l'aise. Il l'avait terrifié et s'en trouvait maintenant soulagé, au point de pouvoir se permettre de lui parler à nouveau comme si rien ne s'était passé. Décidément, Oberyn était bien loin de l'homme qu'elle avait connu, il n'avait jamais exigé d'elle qu'elle courbe l'échine quand il passait près d'elle et pourtant, elle avait l'impression que c'était ce qu'elle faisait et que c'était ce qui le maintenait dans cet état de calme apparent. Elle ignorait ce à quoi il pouvait bien penser, ce qu'il avait envie de faire mais elle n'allait pas rester indéfiniment aussi docile et reprit peu à peu du poil de la bête.

    Elle avait besoin de mettre l'accent sur les sautes d'humeur du sorcier en face d'elle et elle soutint son regard noir sans même ciller, parce que même si elle voulait à tout prix se méfier de lui, une part d'elle se rebellait contre cette idée. Elle était suffisamment terrifiée par les mangemorts, elle n'allait pas se laisser impressionnée par une personne supplémentaire, il était hors de question qu'il lui insuffle un sentiment de crainte aussi prononcé. « Oberyn Lindberg. Je ne m’appelle plus Elijah. Fin de l’histoire. Les sautes d’humeur, tu peux en prendre une part de responsabilité. Alors arrête de poser des questions, retiens mon nom sans faire de difficultés, et continue de te méfier. Et tout ira bien. » Elle fronça les sourcils et se redressa à nouveau, parce qu'elle se rebiffait de son ton et de ses manières mais aussi parce qu'elle était curieuse de savoir d'où ce nom pouvait bien lui venir. Mais elle avait dans l'idée que si elle lui demandait, elle signerait une seconde fois son arrêt de mort et elle était bien loin de posséder neuf vies. Mais ce qui l'agaçait le plus n'était pas vraiment son nouveau nom qui lui plaisait bien moins que son ancien. « « Tu peux » « Arrêtes » « Retiens » « Continue », c'est comme ça que tu entretiens des relations avec les gens ? Tu leur donnes des ordres et tant qu'ils les respectent, tout va bien ? Ah, désolée, c'est encore une question ! » Ajouta-t-elle d'un air ironique. Pas moins de quatre ordre dans sa phrase, elle ne pouvait pas simplement le provoquer en l'appelant de nouveau Elijah alors autant lui faire remarquer que tout n'allait pas bien, au contraire, elle n'avait absolument pas l'intention de respecter un seul de ses ordres, elle ne lui devait rien.

    Elle finit par se lever, parce qu'elle avait besoin d'être debout, face à lui, elle avait besoin de prouver quelque chose, même si elle ne savait pas quoi exactement. Elle le regarda droit dans les yeux pour lui expliquer la raison pour laquelle elle était venue et elle vit un sourire se peindre sur ses traits, sans savoir comment l'interpréter. Il finit par disparaître aussi vite qu'il était apparu et il finit par lui répondre quelque chose à laquelle elle ne s'attendait pas réellement. « Désolé de te décevoir, mais je n’ai jamais prétendu être un héros. J’ai toujours été bien plus proche de ce que tu viens de voir, que du sauveur de ton enfance. C’était une illusion, qui n’a jamais existé. Je fais les choses parce que je peux en tirer un profit, pas parce que je crois en une cause. » Elle baissa les yeux un quart de seconde, mais pas parce qu'elle venait de prendre conscience qu'elle avait perdu son héros -elle l'avait compris au moment même où il avait joué avec son corps comme on aurait joué avec une poupée- non, ce qui la chiffonnait, c'était bien plus que cela et elle redressa le menton, essayant de paraître plus fière qu'elle ne l'était en réalité. Elle avait eu raison, ses illusions de gamine idéaliste avaient faussé son jugement et elle se retrouvait face à la terrible vérité, démunie face à ce qu'elle représentait. Elle avait si peu de contact depuis qu'elle avait quitté Ste-Mangouste, elle avait l'impression qu'elle allait finir par devenir folle à traîner toute seule dans toute l'Angleterre à la recherche d'abris, sans personne à qui parler. Elle avait besoin de contact et le seul avec qui elle aurait pu partager plus que quelques anecdotes de fuite, elle venait de le perdre en quelques secondes. Elle ne pouvait pas rester ici et elle finit par le regarder, finalement déçue de l'avoir retrouvé. « Tu ne l'as jamais prétendu mais tu as caché ma poupée simplement pour avoir le plaisir de la retrouver ! Tu as menti, tu as joué avec moi tout ce temps ? Je refuse d'y croire, je suis sûre qu'une part du Elijah que j'ai connu est en toi et a toujours été, tu refuses simplement de l'admettre. » Elle croisa les bras parce qu'elle savait qu'elle avait raison et elle se fichait complètement de savoir qu'il ne l'acceptait pas. Il allait devoir faire avec, parce qu'elle ne le verrait jamais autrement. Rien ne l'avait jamais forcé à retrouver cette poupée ou à la sortir du lac, il n'en avait tiré aucun profit et pourtant, il l'avait fait. Et elle ne voulait pas qu'il lui dise que tout ça n'avait été qu'un jeu pour lui, une illusion qu'il avait entretenu pour elle ne savait quelle raison tordue. Mais il était trop borné pour elle et elle prit la décision de s'en aller, de partir sans jamais revenir.

    « Et où comptes-tu aller dans cet état ? Tu peux à peine marcher, je ne te parle même pas de transplaner. Le premier rafleur qui passera ne fera qu’une bouchée de toi. » Elle garda les bras croisés et le regarda se déplacer, profitant qu'il soit en mouvement et de dos pour marmonner, suffisamment fort cependant pour qu'il l'entende. « Je te croyais prêt à me dénoncer, je ne vois pas ce que ça peut te faire. » Son ingratitude allait de pair avec les souvenirs qui l'assaillaient, les moments de pure douleur qu'il venait de lui infliger. Elle ne pouvait pas les oublier et elle se remettait suffisamment pour qu'elle puisse prendre conscience qu'il ne se souciait pas d'elle. « Il y a une chambre d’ami, à l’étage. Première porte à droite. Tu peux t’y enfermer, tu as ma promesse que je ne viendrais pas te déranger. Demain, tu te seras remise et tu pourras partir en sécurité. Je te laisse la bouteille de potion, tu en feras sans doute meilleur usage que moi. » Elle fronça les sourcils et observa sa position qui lui bloquait le chemin vers la sortie et fut surprise de sa proposition. Elle regarda l'escalier avant de revenir à Oberyn et hésita. Il ne semblait pas menaçant, elle avait probablement encore le choix de refuser mais elle se méfiait suffisamment de lui pour ne pas tenter de se dérober en réalité. Elle n'avait pas envie de lui dire au revoir, de finir cette conversation sur une note étrange. Elle finit donc par hocher la tête légèrement et murmurer un nouveau « merci » avant de grimper finalement les marches pour s'éloigner de lui. Une fois dans la chambre qu'il lui avait indiqué, elle ferma la porte et s'appuya contre le battant, se laissant glisser et retombant assise, le corps tremblant et les émotions à vif. Elle inspira profondément et appuya sa tête contre le bois, fermant les yeux de soulagement. Elle ne savait pas quoi faire ni quoi penser de tout ce qu'il venait de se passer mais ce léger repos lui fit du bien. Quelques minutes plus tard, en tendant l'oreille, Lyla entendit Oberyn monter à son tour et quand la maison fut silencieuse, elle attendit sans faire le moindre bruit et sans bouger d'un pouce. Elle laissa passer une longue demi heure avant de se relever. Elle ouvrit la porte, pas un seul bruit ne se faisait entendre et avec toute la discrétion qu'elle avait acquise après des mois de pratique, elle descendit les escaliers pour aller récupérer son sac. Elle observa la porte d'entrée mais secoua la tête et en repassant devant les escaliers, quelque chose attira son attention. Elle vit un sac avec dessus, un parchemin. Elle le lut rapidement et leva les yeux vers l'étage, comme si elle s'attendait à voir Oberyn apparaître. Elle plia le papier pour le mettre dans la poche arrière de son jean et finit par attraper le sac, un sourire aux lèvres. Elle ne risquait pas d'oublier sa violence et ses actes mais l'attention la touchait plus qu'elle ne saurait le dire. Il savait qu'elle allait partir et il savait qu'elle allait emprunter la fenêtre, elle se détestait d'être aussi transparente mais cela lui indiquait au moins qu'il avait fait attention à elle. Elle se dépêcha de prendre le tout sans réfléchir et sans se laisser la possibilité de revenir sur sa décision, ouvrit la fenêtre et disparut dans son jardin, dans la nuit noire, malgré son épuisement et ses courbatures, elle savait qu'elle prenait la bonne décision.


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