how I wanted to be a gentleman

nathanael julien blackstone • marion anna pond







Tête baissée, il tenta d’avaler péniblement son déjeuner. Entre deux cours, il avait l’habitude de manger plutôt vite, de se débrouiller pour commencer un devoir ou réviser – si examen il y avait – et ainsi s’avancer pour le soir. On lui avait tant dit qu’il y avait plus que les études dans la vie, ou bien les livres qu’il cherchait encore, qu’est-ce qu’était ce plus. Certains auraient mentionnés la vie sociale, mais Daedra ainsi que Phoenix lui suffisait. D’autres personnes auraient pu être ajoutés à ces deux noms, sauf que c’était les plus importants. Certains lui auraient aussi dit de s’amuser. Mais le terme amusement (et il l’avait cherché dans un dictionnaire signifiait une distraction agréable, or il était incapable d’être distrait, ou enfin s’il en était capable, ça se révélait à dormir pour lui). Non, ce matin, il avait pris son courage à deux mains ; il irait parler à Marion. De quoi ? Il ne le savait pas encore. Le pourquoi qu’il n’était pas allé la voir au petit déjeuner et avait préféré garder le nez dans son assiette. Sauf qu’il ne pouvait plus reculer, en ce moment (en fait, si, il pouvait très bien reculer et attendre au dîner, mais ensuite il serait tellement perturbé qu’il en ferait de l’insomnie et serait troublé toute la semaine, ou peut-être pas, mais il préférait ne pas risquer). Il y avait pensé tout l’avant-midi, au point que ça l’avait distrait et lorsqu’une des professeurs lui avait demandé une question (une question pourtant si simple à propos d’une potion et quel effet elle avait lorsqu’on l’inhalait) et il avait eu tout faux. Une catastrophe en soit. Cette Marion était le démon, voilà. Au moins, sa potion avait été convenable (il aurait pu très bien faire mieux et il détestait royalement le mot CONVENABLE) pour désigner un de ces travaux. C’était comme avoir un A à une buse – ou pire, à un aspic – aussi bien se suicider, quoi. Il releva la tête et observa celle à qui sa famille l’avait promis. La seule chose à laquelle il avait pu penser, depuis cette annonce était que 1. Il allait bien devoir lui parler. Et 2. Il préférait Marion à Skyler, la promise de son frère. D’ailleurs, il plaignait réellement ce dernier (bien sûr, il se plaignait plus, mais enfin, ça n’avait rien d’étonnant, non pas qu’il soit égoïste, mais au moins son frère allait peut-être pouvoir être capable d’avoir une conversation sensée avec, en plus de sa future épouse, la sienne – il se demandait d’ailleurs, si ça serait trop de tenter de copuler avec Marion, pour faire croire à sa famille qu’il était capable de faire des enfants à quelqu’un –). Il n’était pas un expert en fille – loin de là, même – mais au moins, il était capable de deviner qu’elle pourrait être qualifier de jolie.

Bien qu’à ses yeux, Daedra était plus jolie qu’elle. Il n’y avait pas de chance – ou enfin, moins – qu’elle donne un gêne « frisé » à leurs enfants (en plus de roux, puisqu’il pouvait très bien voir un certain reflet roux dans les cheveux de Marion – non pas qu’avoir des enfants roux frisés, le dégoûte, mais génétiquement parlant c’était sans doute à éviter, selon lui –). Il déglutit lorsqu’il la vit se lever et se diriger vers le hall. Merde. C’était sa chance. MERDE. Il poussa un soupir et observa avec une certaine désolation son repas. Inutile de se forcer, il ne finirait aucunement ce pâté. Ça ne servait strictement à rien. Il se leva et traversa d’un pas rapide la Grande salle et fini par la rejoindre devant des escaliers. « Marion. » Il avait parlé un peu plus fort qu’à l’habitude, histoire qu’elle l’entende et qu’elle ne fasse pas « celle-qui-n’avait-rien-entendu-et-qu’il-allait-devoir-la-poursuivre-dans-toute-l’école ». Il tenta d’arriver à son hauteur et avec une certaine anxiété alla même jusqu’à toucher son épaule pour qu’elle se retourne. « Je-bon. » Quoi, dire. « Je me disais qu’on devrait se parler. Tu sais avant tout… Tout ça, quoi. Non, pas que j’aime pas les traditions du genre hindoue où l’homme découvre qui il épousera lors de son mariage, selon moi c’est d’ailleurs plus facile. Mais… eumh. Je me disais que… Qu’ainsi, ça pourrait aider. » Pourrait aider, quoi exactement ? Lui-même ne le savait pas. Alors, il alla piger dans les trucs que Daedra pouvait lui reprocher parfois. Comme le fait de converser. Il ne comprenait pas pourquoi certaines personnes étaient mal à l’aise dans le silence. « Bref, tu sais. » Il espérait seulement que oui, qu’elle savait. Et qu’ensuite, elle pourrait lui expliquer gentiment. Puis, cinq secondes. Trente secondes. Il comprenait maintenant pourquoi les personnes trouvaient le silence malaisant. « Est-ce que tu as des… Roux dans ta famille, vu tes tâches de rousseurs sur ton nez ? Phoenix dit que c’est mignon. Mais moi je trouve que c’est un gêne très inutile, qu’est-ce que t’en penses, toi ? » Bon, maintenant elle allait savoir qu’elle allait épouser le plus dingue des deux frères Blackstone. De toute façon, ce n’était pas réellement un secret d’État, non ?

La matinée avait été épuisante. La jeune Marion s'était rendue à son cours de métamorphose à reculons, alors que tout le monde savait que c'était une des matières où elle était la meilleure. La jeune femme n'était pas de ces gens qui venaient aux cours sans avoir révisé la nuit avant, et ainsi, elle s'était plongée dans ses livres jusqu'à tard, gênant d'ailleurs d'autres filles dans son dortoir. On ne pouvait pas lui en vouloir pour avoir l'ambition de réussir ses études. D'ailleurs, beaucoup pensent qu'elle aurait dû aller à Serdaigle, puisqu'elle était aussi obsédée par ses cours. Elle ne savait même pas elle même la raison qui avait poussé le choixpeau à l'envoyer à Gryffondor. Oui, elle faisait des choses qui pourraient être qualifiées de courageuses .. Comme ses nombreuses excursions nocturnes ou autres avec Dae. Les deux jeunes femmes étaient les reines pour s'attirer des ennuis en faisant des bêtises et peut-être était-ce cela, la raison. Elle s'était rendue à la Grande Salle en soupirant et le pas traînant, retenant un bâillement alors qu'elle s'asseyait à la table des Gryffondor. L'ambiance était toujours aussi animée, mais tout de même moins que lors des dernières années. Et il y avait une raison à ça : l'absence des nés moldus et de quelques sang mêlé. Oui, même eux étaient parfois lynchés, et Marion avait de la chance que personne, ou en tout cas elle l'espérait, savait que son sang n'était pas pur. L'arbre généalogique de sa famille était très flou, il était impossible de savoir réellement si un moldu en avait fait partie. Cela l'arrangeait, elle était plus en sécurité dans le château et on évitait de l'embêter. De toute façon, qui irait lui chercher des noises ? Elle savait se défendre, c'était une vraie lionne et elle ne se laissait absolument pas faire. Certains avaient déjà tâté de sa baguette, ce qui lui avait valu de nombreuses colles. Elle ne s'était pas encore faite expulser de l'école ce qui était un grand exploit. Après tout ce qu'elle avait fait .. « Marion, ça va ? » lui demanda une de ses camarades. Elle releva la tête et lui adressa un sourire. La faim ne venait pas. Elle mangea quelques pommes de terre qui étaient succulentes, et ne prit même pas sa part de gâteau habituelle. Elle était folle de tout ce qui était sucré, surtout la tarte à la mélasse de poudlard qui était plus que bonne. Rapidement, elle sortit du banc des Gryffondor et se dirigea vers le Hall, afin de revenir dans sa maison. Mais ce n'était apparemment pas le plan décidé par le destin qui lui mit quelqu'un dans son chemin. Alors qu'elle commençait à prendre les escaliers, une voix l'appela.

« Marion. » Elle se figea. Ce n'était pas une voix qu'elle avait entendu auparavant et eut beaucoup de mal à l'identifier. L'intéressée resta immobile sur les premières marches en se demandant si elle n'avait pas imaginé. Finalement, elle sentit quelqu'un poser sa main sur son épaule et elle se retourna brutalement pour faire face à l'inconnu. Qui n'était pas si inconnu que ça. Elle le reconnaissait bien : il était censé être son futur époux. Ses yeux s'agrandirent, ils ne s'étaient encore jamais parlé depuis l'annonce de leur union et elle ne savait absolument pas s'il ressemblait à Phoenix. Elle resta silencieuse, décidant de laisser le garçon faire la conversation. « Je-bon. » Un léger sourire vint sur son visage. Il avait l'air de faire de grands efforts pour lui parler. Faisait-elle si peur que ça ?  « Je me disais qu’on devrait se parler. Tu sais avant tout… Tout ça, quoi. Non, pas que j’aime pas les traditions du genre hindoue où l’homme découvre qui il épousera lors de son mariage, selon moi c’est d’ailleurs plus facile. Mais… eumh. Je me disais que… Qu’ainsi, ça pourrait aider. »  Elle eut envie de pouffer de rire. Il semblait vraiment s'emmêler dans ses propres paroles et l'idée de la tradition hindoue qu'il ne semblait pas rejeter lui fit penser qu'il était un homme avec beaucoup d'humour. Ou alors, il ne faisait pas exprès. En attendant, c'était quand même assez drôle. Il semblait bien partie pour remplir tout le silence qui aurait pu régner entre eux à partir du moment où il lui avait adressé la parole. « Bref, tu sais. » Non, elle ne savait pas vraiment. Mais s'il le disait .. Un temps passa alors. Un temps assez long d'ailleurs, en tout cas dans une discussion normale. Il reprit enfin la parole pour le plus grand bonheur de Marion qui commençait à se sentir mal à l'aise. « Est-ce que tu as des… Roux dans ta famille, vu tes tâches de rousseurs sur ton nez ? Phoenix dit que c’est mignon. Mais moi je trouve que c’est un gêne très inutile, qu’est-ce que t’en penses, toi ? » Elle perdit instantanément son sourire. D'ailleurs, elle fronça les sourcils, vexée d'une telle question. était-il dérangé ?

Elle retint pourtant une chose. La remarque sur Phoenix, qui avait dit apparemment que ses tâches de rousseur étaient mignonnes. Pas que cela soit vraiment un compliment vu qu'elle n'avait aucun contrôle sur l'apparence de son visage. Mais elle sentit une chaleur s'emparer de sa poitrine, qu'elle laissa s'étendre naturellement. Elle resta silencieuse un petit moment avant de penser à réagir à ce tout ce qu'il venait de lui dire. « Même s'il y avait des roux dans ma famille, je ne te le dirai sûrement pas. Il faut bien garder des petites surprises pour la naissance de nos futurs enfants, non ? » dit-elle pour le provoquer. Elle ne s'imaginait pas du tout avoir des enfants avec lui, ou avoir des enfants tout court, mais sa question était tellement bizarre et impromptue qu'elle se devait de répondre de cette manière. « On t'a déjà dit que tu étais bizarre ? Parce que, on ne pose pas vraiment ce genre de questions à une fille. Ou à une personne en général. » Pendant un instant, elle eut peur qu'il prenne mal sa phrase, et se reprit immédiatement. « Pas que les gens bizarres soient inintéressants, au contraire, mais .. Il y a des limites. » Elle poussa un soupir et jeta un regard derrière son épaule, comme si elle avait à faire. A vrai dire, elle n'avait aucune idée de ce qu'elle pouvait lui dire. « Alors comme ça, tu dis que si on parlait ça pourrait .. aider ? Aider quoi, au juste ? Mais je trouve l'idée pas mauvaise du tout. Parce que moi, au contraire, je préférerais ne pas passer ma nuit de noces avec un inconnu. » Elle le provoquait une fois de plus, n'ayant aucune intention de passer une nuit avec lui lorsqu'ils seraient mariés, même si c'était la tradition. Elle se retourna et commença à monter les escaliers. « Allez viens, tu vas m'accompagner jusqu'à ma maison comme un vrai gentleman et on parlera pendant le chemin. Ça te va ? »