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 Figure toi que...•• Demelza

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MessageSujet: Figure toi que...•• Demelza   Figure toi que...•• Demelza Icon_minitimeMar 18 Sep - 13:19

En cette fin de journée, je me sentais particulièrement épuisée. Je n’avais pas beaucoup dormi la nuit dernière, et cela s’en ressentait particulièrement dans mon humeur massacrante. Encore une fois, Rogue m’avait regardée de travers mais il n’avait rien dit, sans doute parce que j’étais à Serpentard et qu’il avait toujours tendance à favoriser les élèves de sa propre maison. Je me sentais d’autant plus en rogne que je savais pertinemment qu’il n’en pensait pas moins, mais passons. Quand on savait que ce type là avait regardé Hermione Granger de travers pendant six ans alors que c’était sans doute la meilleure élève de notre promotion, on avait tout compris. C’était donc tout naturellement que je m’étais rendue à la bibliothèque, dans l’espoir de boucler un tant soit peu les devoirs que j’avais prévu de faire en ce jour, n’en déplaise au vilain coup de barre qui venait de me frapper. J’y parvins sans trop d’encombres, c’est-à-dire sans faire de rencontres douteuses, du genre Malefoy, un Carrow, ou même un Mangemort. J’avais donc pu me rendre dans mon repaire en toute quiétude, sans craindre de me faire attaquer au détour d’un couloir. Ce fut néanmoins avec un certain soulagement que je poussai la porte de la bibliothèque, simplement parce que je savais qu’ici, plus qu’ailleurs, on me foutrait enfin la paix. Une fois à l’intérieur, je pus enfin baisser la garde. Je saluai vaguement Mrs Pince qui ne m’accorda même pas un regard, et je ne m’en offusquai même pas. Il était de notoriété publique que la bibliothécaire était particulièrement acariâtre et qu’elle était bien plus douée pour enguirlander ceux qui venaient à dégrader ses précieux livres que pour saluer ceux qui venaient s’exiler dans l’antre du savoir….aussi, qu’elle s’entendît aussi bien avec Rusard ne m’étonnait même pas. Ceux là étaient faits pour s’entendre.

Tiens. En parlant de l’hypothétique couple que formeraient Mrs Pince et Rusard, il fallait absolument que je trouve Demelza pour le lui dire, bien que connaissant le goût de la Gryffondor pour les potins, elle devait probablement être au courant depuis belle lurette. Peu importait, dans le fond, qu’elle soit au courant ou non, cela nous ferait assurément un excellent sujet de conversation. Je savais qu’on finirait par jouer les langues de vipères et critiquer copieusement les deux énergumènes susmentionnés, ce qui promettait une partie de franche rigolade. Aussi espérais-je vivement de trouver Demelza en ces lieux -n’avait-on pas pour habitude de se retrouver ici après les cours pour faire nos devoirs et papoter un peu au risque de se faire sortir par l’irascible bibliothécaire? Si je ne parvenais pas à trouver Demelza séance tenante, ce n’était pas bien grave non plus, je trouverai bien une autre occasion de lui en parler, les occasions, ce n’était pas ce qui manquait, même si nous n’avions pas forcément de cours en commun faute d’être dans la même année. Et c’était justement quand nous avions des cours Serpentard/Gryffondor en commun que je me sentais bien seule, j’aurais largement préféré être en binôme avec elle plutôt que de devoir faire équipe avec cette peste de Daphnée Greengrass ou ce laideron de Millicent Bulstrode, ou pire encore, avec ce nigaud de Londubat qui devait sans doute le faire exprès de tout foirer parce que c’était impossible d’être aussi manche naturellement. Parce qu’évidemment, depuis que Potter, Granger et Weasley étaient partis en cavale, il n’y avait plus personne pour faire équipe avec Londubat. Quoique…je devais sans doute être mauvaise langue, parce que force était d’admettre qu’il s’était sacrément amélioré en sortilèges et en défense contre les forces du mal…il n’était peut-être pas si irrécupérable que ça tout compte fait. Trêve de médisances. En dehors de Demelza, je ne fréquentais pas beaucoup de Gryffondor, non pas parce que je suivais bêtement les autres Serpentard qui détestaient ouvertement les représentants de la maison rivale, mais tout simplement parce qu’ils m’indifféraient tous autant qu‘ils étaient.

Ce fut donc tout en me laissant aller à mes pensées que je m’étais dirigée tout droit vers le fond de la bibliothèque, là où habituellement je m’installais pour ne pas être dérangée. Depuis que je fréquentais Demelza, je m’y réfugiais de plus en plus souvent car ainsi terrées tout au fond, on avait moins de chances de se faire repérer par Mrs Pince. Ce positionnement était avant tout stratégique: plus on se rapprochait du bureau de la bibliothécaire, qui avait l’ouïe très fine de surcroît, et plus on avait de chances de se faire virer pour cause de bavardages intempestifs…si tant est que cela puisse être considéré comme une chance, bien évidemment, parce qu’en ce qui me concerne, ça m’ennuierait franchement de me faire expulser de la bibliothèque juste pour ça. Fort heureusement pour moi et mon orgueil, ça n’était jamais arriver, et je comptais bien finir ma scolarité sans que cela n’arrive jamais -question de principes. Déjà que j’avais envie d’étrangler ceux qui faisaient trop de bruit et se montraient trop envahissants, ce n’était pas non plus pour que je fasse de même. Finalement, je n’eus pas à m’éloigner davantage, puisque je venais de repérer la tête blonde de Demelza, apparemment déjà plongée dans ses devoirs -ou alors, elle faisait tout simplement semblant de travailler simplement pour ne pas se faire expulser, et ainsi, on revient au problème de départ: lorsqu’on se trouvait à proximité de Mrs Pince, on avait à peine le droit de respirer, et encore, on n’avait pas le droit de respirer trop fort, ce qui était tout de même une aberration: comment faisait-on pour vivre, dans ce cas, je me le demande? Ce fut sur cette pensée que je m’approchai de la Gryffondor. « Hey Dem’, il faut absolument que je te dise un truc. » Je n’attendis même pas d’avoir piqué la curiosité de la jolie blonde pour déballer mes affaires, faisant exagérément durer le suspense, d’autant plus que je savais que Demelza n’allait pas tenir trop longtemps avant de me poser tout un tas de questions. Une fois que j’eus fini de m’installer à notre table habituelle, je me penchai vers la Gryffondor pour murmurer le plus silencieusement possible, le défi étant de rester audible, et surtout, intelligible. « Il paraît que Rusard a un faible pour Mrs Pince. Ca fait un moment que la rumeur court, mais j’en ai eu confirmation pas plus tard qu’aujourd’hui. » J’eus un frisson d’horreur en repensant à ce que j’avais réussi à surprendre, au détour d’un couloir, bien qu’il ne se soit pas passé quelque chose de répréhensible, mes chastes yeux ne l’auraient pas supporté de toute façon. Rusard et Mrs Pince, rien que les imaginer ensemble, c’était…eurk. Une vision de cauchemar tout droit sortie d’un film d’horreur de série Z. « Figure-toi qu’ils étaient drôlement proches, si tu vois ce que je veux dire… » j’assortis mes paroles d’un vague sourire en coin satisfait, avant de me plonger dans la lecture des consignes de mon devoir de potions. Eh oui Dem’, c’était à ton tour d’être investie par ces images mentales peu ragoûtantes. Sans rancune.
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MessageSujet: Re: Figure toi que...•• Demelza   Figure toi que...•• Demelza Icon_minitimeDim 23 Sep - 21:43

Si Demelza était à la bibliothèque, ce n'était pas par envie profonde de voler la place de Granger en tant que rat de bibliothèque numéro un, bien au contraire. Moins elle y passait de temps, à vrai dire, comme tout gryffondor qui se respecte, mieux elle se portait. Il y avait dans l'air, la poussière, le craquement des grimoires et les regards sévères de Mme Pince comme un sortilège repoussant envers les gryffons. Ou les élèves. Enfin, pas tous les élèves, vu que certains semblaient heureux de se trouver là.
Qu'on se rassure tout de suite, pas Demelza.
Mais il arrivait un jour (souvent) dans la vie d'une élève (normale) où l'on ouvrait son agenda, et on remarquait enfin en gros, gras, souligné, entouré, surligné, en rouge, qu'il ne restait que quelques heures pour finir un devoir important. Et dans ce cas là, le seul refuge pour tous ces élèves normaux était la bibliothèque. Ou une demande d'asile dans un autre pays, mais vu le contexte actuel, c'était un peu plus difficile à faire. Et Dem ne faisait pas exception, raison pour laquelle la jeune femme avait rassemblé ses cheveux dans une sorte de palmier/chignon à l'équilibre hasardeux, et fronçait le nez derrière un livre asséché qui, elle en était sure, essayait d'aspirer l'eau de son corps pour se remplumer lui même. Merlin merci pour les vaporisateurs et les crèmes pour les mains, elle allait finir par avoir des crevasses autrement !
Essayant donc tant bien que mal de griffonner quelques phrases sur son parchemin, sans donner l'impression au correcteur qu'elle avait totalement plagié le livre, elle ne se rendit pas compte de la présence de Tracey avant que celle-ci ne s'installe près d'elle. Si le professeur Fol-Oeil avait encore été là, surement qu'il l'aurait transformé en furet à son tour pour manque de « vigilance constante », mais comme elles étaient seules, et amies, la seule chose que fit la blonde fut un grand sourire. Légèrement teinté d'un désespoir et d'un soulagement mélé de voir son amie arriver. Elle allait prendre du retard, mais au moins son cerveau n'irait pas se suicider après avoir écrit encore une ligne de plus sur l'importance du mouvement de poignet inférieur dans le lancement de sortilèges d'apesanteur. QUI avait besoin de savoir ça, hein ?!

Son regard de soulagement fut remplacé très vite par une expression brulante de curiosité, ressemblant étrangement à celle qu'à un chat juste avant de sauter sur une souris ; gourmand. Attention Tracey, il ne faut pas trop faire attendre la lionne, sinon elle va mordre. Ou baver. Un peu des deux sans doute. Voyant qu'elle prenait son temps pour s'installer, Demelza abandonna totalement son livre, et croisa les bras dans une tentative un peu désespérée pour ne pas se mettre à supplier la jeune fille – du moins, pas tout de suite. « Traceeeeey » Promis juré, elle tenta de ne pas parler trop fort, ou que cela sorte de manière trop plaintive, mais il y avait une limite à ce que sa – courte – patience pouvait supporter.
Heureusement pour elles deux, la serpentard mit un terme à son agonie en se penchant dans sa direction, l'inclinant à faire la même chose – après tout, cette foldingue de Pince devait avoir une harpie dans ses ancêtres pour entendre aussi bien. Et presque aussitôt après, la blonde avala brusquement une sorte de gloussement de triomphe / satisfaction de connaître une nouvelle rumeur. Pince et RUSARD ? Mais comment avait-elle pu passer à coté de ça. Bon, certes, ils avaient tous les deux le sex appeal d'un haricot vert, ils étaient tellement inutiles qu'ils semblaient faire parti des meubles, et on en venait donc à oublier qu'ils étaient des.... humains comme les autres ? Non, Demelza n'arrivait pas à les imaginer comme des humains normaux. C'était comme penser que Crabbe et Goyle ne se partageaient pas un cerveau à deux.
Le temps que son cerveau de petite linotte additionne correctement ce que Tracey venait de dire, la verte en rajouta une couche, et soudainement, Dem changea d'expression.
« Tu... tu veux dire qu'ils... qu'ils... non sérieusement Tracey, pas ça ! Comment tu peux être encore en vie s'ils faisaient... enfin... des choses comme ca ! C'est pas possible ! »

Bonjour les images mentales, effectivement. De quoi lui couper l'appétit pour une dizaine de jours. Se rappelant qu'elles pouvaient être entendues et que Pince n'apprécierait surement pas qu'on discute sa vie amoureuse et... sexuelle, elle baissa encore d'un ton.
« C'est vraiment horrible quand même. Je veux dire, on sait même pas quel âge ils ont. C'est légal de faire ça ? » C'était un peu comme imaginer que Rogue avait une petite amie cachée quelque part.
… ARGL NON PAS CA.
Se cachant la tête dans les mains en gémissant doucement, elle finit par rouvrir des yeux suppliants vers son amie.
« Pitié, dis moi que tu es douée en sortilège d'Oubliette. Je viens d'avoir la pensée la plus horrible qu'il soit, et il faut que ca disparaisse. » Il en allait de sa santé mentale. Et peut-être aussi d'une ou deux retenues un peu douloureuses si l'un des Carrow ou même Rogue apprenait ce à quoi elle avait osé pensé.
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MessageSujet: Re: Figure toi que...•• Demelza   Figure toi que...•• Demelza Icon_minitimeMar 25 Sep - 23:17

Demelza faisait partie de ces personnes capables de réguler mon humeur en un rien de temps. Certains avaient le don de m’énerver copieusement -Malefoy, par exemple, il suffisait que je le croise au matin pour que je nourrisse des envies de meurtre jusqu’au soir - d’autres, au contraire, me donnaient le sourire et savaient égayer mes journées. Demelza faisait partie de cette dernière catégorie de personnes, elle était mon rayon de soleil, ma récompense après une dure journée, comme une de celle qui vient de s’achever, tiens. Aujourd’hui, et ce plus que jamais, j’avais besoin de me changer les idées, et papoter pendant des heures avec Demelza serait amplement suffisant. Il fallait dire qu’elle avait un talent inénarrable pour débusquer les meilleurs potins, et cette capacité avait toujours le don de m’impressionner, quand bien même je serais plutôt pas mal lotie dans le genre à force d’écouter aux portes. Comme par exemple…quand j’ai découvert ce que je m’apprêtais à annoncer à Demelza. Quoique. Je n’étais pas vraiment en train d’écouter aux portes. Disons que je passais par là purement et simplement par hasard -et que celui qui ne me croit pas soit fusillé sur place - et disons que j’ai entendu des choses qui pouvaient éventuellement m’intéresser. Alors, par une relation de simple cause à effets, je me suis retrouvée à écouter la conversation. A dire vrai, il n’y avait pas grand-chose d’intéressant. Il y avait Rusard qui se plaignait comme d’habitude qu’il fallait remettre les chaînes dans les cachots pour pouvoir les suspendre par les pieds quand ils faisaient des bêtises, et Mme Pince surenchérissait en ajoutant que ça ne ferait pas de mal aux petits vandales qui saccageaient ses précieux livres. Tu parles. N’importe qui d’un minimum civilisé, ce que nous étions tous, oui, même les plus exécrables d’entre nous savait prendre soin d’un livre. En fait, dans la pensée de la bibliothécaire, le simple fait de les emprunter relevait purement et simplement du vandalisme. Conneries. Sur ce point, Rusard et Mme Pince étaient parfaitement assortis, ils avaient tous les deux besoin d’aller se faire psychanalyser parce qu’entre l’une qui commence à baliser dès lors que l’on touche à un de ses précieux bouquins, et l’autre qui était réactionnaire au possible, pour ne pas dire archaïque, ça ne devait pas tourner bien rond, au contraire.

Quoiqu’il en fût, j’étais bien contente d’avoir attisé la curiosité de Demelza. Il suffisait généralement d’un tu sais quoi? judicieusement placé ainsi qu’une expression des plus mystérieuses pour les intriguer complètement. Les Gryffondor étaient généralement faciles à avoir sur ce plan là, ils étaient souvent extrêmement curieux et Demelza n’échappait pas à la règle, bien au contraire. Aussi, en voyant son regard affamé et avide de potins, je sus que j’avais tiré sur les bonnes ficelles. Néanmoins, je ne fis pas durer le suspense bien longtemps. Je dévoilai enfin ce que je prenais tant de mal à cacher. Et, presque toujours, pour ne pas dire à chaque fois, j’épiçais le tout de quelques détails sordides, ou de sous-entendus qui l’étaient tout autant. Et je ne pus réprimer un sourire sadique lorsque l’expression de Demelza se transforma en vague mine dégoutée. Intérieurement, je jubilais, j’avais réussi mon pari. Certes, je n’avais aucun mérite parce que ça marchait à tous les coups, et comme on ne changeait jamais une recette qui gagne, mais…c’était de bonne guerre. Il n’y avait rien qui ne soit pas du tout fair-play là dedans. « Tu... tu veux dire qu'ils... qu'ils... non sérieusement Tracey, pas ça ! Comment tu peux être encore en vie s'ils faisaient... enfin... des choses comme ca ! C'est pas possible ! » Mais quoi? Je n’avais rien dit de répréhensible, moi! Je ne savais pas du tout à quoi pouvait bien penser Demelza, mais au vu de son expression dégoûtée, ça ne devait pas être triste. Enfin, si, je savais PARFAITEMENT quel genre d’idées mal placées Demelza pouvait avoir en ce moment précis, mais allais-je lui dire qu’elle était à côté de la plaque, et que tout de même, il ne fallait pas exagérer? Je décidai de la faire encore mariner un peu, et de la laisser partir sur ses grands chevaux. « C'est vraiment horrible quand même. Je veux dire, on sait même pas quel âge ils ont. C'est légal de faire ça ? » Mon sourire s’élargit encore, tandis que mes côtes étaient insidieusement chatouillées par un fou-rire scélérat qui passait par là, fou-rire que je tentai de réprimer autant que faire se peut, sous peine de me trahir. Finalement, je ne tins plus. J’étouffai mon rire derrière mon poing, et ceci se transforma en un borborygme étranglé. Je me mordillai la lèvre inférieure pour ne pas franchement éclater de rire devant la tête que faisait mon amie. Franchement, c’était à prendre en photo. « Pitié, dis moi que tu es douée en sortilège d'Oubliette. Je viens d'avoir la pensée la plus horrible qu'il soit, et il faut que ca disparaisse. » Ce fut à mon tour d’écarquiller les yeux bien grand. Elle n’était vraiment pas croyable, en fait, elle était peut-être même pire que moi. En fait, à quoi venait-elle de penser pour avoir autant besoin d’un sortilèges d’oubliettes?

Je fronçais les sourcils, rongée par la curiosité. Une partie de moi voulait savoir de quoi il en retournait réellement (et ça devait sûrement être cas de le dire) mais d’un autre côté, je n’avais pas vraiment envie d’être choquée à vie par les pensées particulièrement obscènes que pouvait avoir Demelza par moments. Quoique…je n’étais vraiment plus à ça près, n’est-ce pas? J’étais mal placée, de toute évidence, pour jouer les saintes nitouches. Je faisais bien des choses pas très catholiques avec mon plus ou moins copain depuis un peu plus de trois ans - ou un peu moins, d’ailleurs, je ne me souvenais plus très bien, et franchement, je n’avais pas envie de me mettre à compter les années comme ces petits couples amourachés le faisaient souvent -ce qui avait don de m’horripiler, soit dit en passant, d’autant plus que Caleb et moi n’étions pas en couple, BREF. « Une pensée horrible, dis-tu? » m’enquis-je finalement, en haussant les sourcils bien haut. « Balance, je ne suis vraiment plus à ça près.  Je ne sais pas ce que tu es allée imaginer pour Pince et Rusard, mais vu ta tête, ça ne devait pas être bien folichon. Tu aurais dû te voir, c’était à mourir de rire. J’aurais aimé que votre paparazzi soit là pour immortaliser ce moment…attends, comment il s’appelle déjà? Ah oui, Colin. » Une moue légèrement moqueuse s’installa sur mes lèvres rosées, tandis que je me penchais un peu plus vers Demelza, une lueur dangereusement malicieuse et rusée dansant au fond de mon regard marron. « Cela étant, tu dois avoir sacrément l’esprit mal tourné pour avoir pensé à ce genre d’horreurs. Non non, heureusement que je n’ai rien vu de tel, sinon je ne serais pas là pour en parler à l’heure qu’il est. Dieu merci, j’en ai déjà bien assez avec le retour du grand V. et de ces fichus Carrow, je n’ai pas envie de faire des cauchemars supplémentaires. Quoique, s’agissant des images mentales, franchement, c’est du grand art. » J’affichai une expression légèrement blasée, tout en tortillant une mèche de cheveux bruns autour de mes doigts. J’avais croisé les jambes et je me balançais très nonchalamment sur ma chaise, oubliant pour le coup toute la dignité dont je me drapais habituellement -et tant pis si je venais à me casser la figure, je faisais toutefois attention pour que cela n’arrive pas. « En fait, Rusard était en train de râler auprès de notre chère Mme Pince que McGo refusait de remettre les chaînes dans les cachots pour punir les élèves. Mais si tu veux mon avis, je pense que ces chaînes pourraient être réservées à un tout autre usage. Sinon, à ton avis, pourquoi il s’en plaindrait directement à elle, hein? » Sur-ce, je me mordillai la lèvre inférieure tout en reprenant ma plume, prête à me replonger dans mon devoir, un grand sourire sardonique plaqué au visage. Bon dieu, dans quel genre de conversation était-on en train de se lancer?
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MessageSujet: Re: Figure toi que...•• Demelza   Figure toi que...•• Demelza Icon_minitimeLun 1 Oct - 0:05

Des fois ce n'était pas la peine de chercher à se protéger, il était trop tard. Un peu comme là. Les pensées de Demelza étaient contaminées, bien loin désormais de la fureur d'apprentissage qui l'avait habitée pour un peu plus d'un quart d'heure. Non, maintenant, ce n'était plus qu'innuendos, remarques salaces et petits sourires en coin, mélangés avec une dose assez importante d'horreur. Elle contemplait avec sérieux la possibilité de son suicide, à vrai dire, plutôt que de continuer à vivre comme si tout allait bien. Personne ne voulait continuer une existence emplie de considérations philosophiques sur la vie sexuelle des professeurs, de Rusard, Pince et surtout de ROGUE. Ugh quoi. Cet homme était asexué en plus, obligé. Et toutes les femmes qui un jour avaient fantasmés dessus.... non en fait ce n'était juste pas possible de fantasmer sur lui. À moins d'avoir un fétiche sur la margarine, la graisse, les points noirs et les dents jaunes. Ou d'être soi même bien loin des canons actuels – arf, soyons un peu vils et rajoutons y les canons des cinq cents dernières années – de beauté. Si Rogue aurait pu passé avec beaucoup d'imagination pour un Mr Darcy mal fagoté dans l'esprit de midinettes romantiques et désespérées, ce n'était pas son cas.
Et pourtant, elle avait eu en tête l'image très perturbante du prof de potions en train de faire la bête à deux dos. Comme quoi, il fallait qu'elle se trouve un mec, et vite. Le fou-rire de Tracey, bien que satisfaisant pour la partie de son égo qui aimait faire rire ses amies, était relégué en arrière plan le temps qu'elle se sorte de son effarement, mais elle tenta tant bien que mal de l'écouter parler, espérant que sa voix servirait de repousse-pensées. Et la blondinette acquiesça à ce que la brune disait. Colin. Pourquoi Crivey venait-il dans la discussion, sérieusement ? Même s'il n'était pas mal foutu, ce n'était pas le moment d'en parler mais... aaaah. Parce qu'il prenait tout le temps des photos. Ses lèvres s'ornèrent d'un mini sourire et elle fut soulagée d'oublier un peu ce cauchemar en pensant qu'effectivement, il aurait naturellement apprécié prendre une photo d'elle où elle n'était pas à son avantage. « Tu l'appelles et je lui fais manger sa pellicule. Il est mignon mais je veux pas savoir ce qu'il peut faire avec toutes ces photos de filles qu'il prend. » Brrr, non, effectivement, déjà qu'elle pensait à des choses assez hardcore, on allait pas y rajouter les petits gryffondors pervers et leurs habitudes de stalkers.

Tracey continua sur sa lancée, essayant tant bien que mal de ramener Demelza en terre vivante et parlante, la soulageant un peu plus. Non, donc, Rusard et Pince n'étaient pas en train d'avoir du sexe sauvage dans la Bibliothèque en ce moment même. En même temps, si cela avait été le cas, oui, Tracey ne serait pas là pour en parler. Il y avait d'autres choses capables de pétrifier les gens à part les Basilik, après tout. Les fesses de Rusard ou toute autre partie découverte de son anatomie, par exemple.
… EWWW. Demelza Robins, c'était pas bientôt fini d'avoir des idées pareilles ?! Un nouveau gémissement lui échappa et elle se retapa la tête contre la table, espérant se détruire assez de neurones pour ne plus penser. C'était la seule façon dont elle s'en sortirait, apparemment. Et la serpentarde ne l'aidait PAS. Autant pour elle et sa croyance que la jeune femme cherchait à la sortir du cycle infernal des images mentales, puisqu'il avait fallu qu'elle en rajoute une couche. Et une bonne avec ca. Non mais déjà que toute idée de sexe professoral était dégoutant, mais y rajouter du bondage et du SM... Mais non quoi. Elle était une gryffondor, son esprit n'allait pas supporter tout ça ! « Tracey, s'il te plait. C'est déjà assez difficile de devoir imaginer que Rusard a une vie sexuelle plus active que moi, alors je t'en prie, pas des chaines quoi. T'as vu comment il les polit ? On dirait ses enfants... » Wrong thing to say. Se mordant les lèvres encore une fois, elle souffla par le nez pour se calmer, pour ne pas hurler et aller demander à quelqu'un d'autre de lui faire tout oublier. Elle était une Robins, elle était une femme d'action, adorant les ragôts, elle devait se montrer à la hauteur de cette réputation. Et cela impliquait ne pas s'effondrer de dégout et être brave.
Et se venger, aussi, accessoirement. Tracey ne pouvait pas être la seule avec un petit sourire satisfait à torturer mentalement ses amies, après tout. Reprenant le sourire, ce qui était toujours inquiétant quand celui-ci laissait découvrir ses dents, la jeune femme se tourna un peu mieux vers son amie, sachant pertinemment qu'il fallait qu'elle agisse vite avant qu'elle ne reconnaisse le danger et ne fuit. « Pour en revenir à ta question, à vrai dire, je pensais que notre cher Rogue devait lui aussi s'envoyer en l'air. Je veux dire, si Rusard et Pince le font, alors il n'y a pas de raison pour qu'il n'ait pas fabriquée une poupée gonflable avec une potion quelconque. Je le vois vraiment bien abuser de son autorité pour se faire une élève. » Ou un élève, pensa-t-elle mentalement. Elle avait beaucoup entendu parler de la façon dont il s'était acharné durant toutes ses années sur le pauvre Potter, et si ca, ce n'était pas de la frustration sexuelle... « C'est même possible que nos professeurs soient tous des grands adeptes de l'échangisme et des pratiques déviantes. À force d'enseigner à des gamins bourrés d'hormone, ils doivent être contaminer. Et c'est des profs» Et aucun prof, bien sur, n'était capable d'avoir une relation amoureuse normale et fonctionnelle, c'est bien connu. Ils étaient incapables de sentiments, d'esprit d'initiative en dehors des interros surprises, de sex appeal (humm, quoique Lockart, à l'époque...), et de tout ce qui faisait un couple. Et c'était plus drôle à imaginer, aussi.
Enfin voilà. Elle venait surement de détruire l'esprit de Tracey, le sien en même temps, mais elle était satisfaite. C'était tellement plus intéressant que de faire ses devoirs.
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MessageSujet: Re: Figure toi que...•• Demelza   Figure toi que...•• Demelza Icon_minitimeDim 7 Oct - 23:26

J’avais besoin d’une cigarette. J’avais besoin d’une foutue cigarette, mais je me doutais bien qu’il était impossible de fumer ici, à l’intérieur de la bibliothèque. Déjà que Mme Pince nous voyait d’un très mauvais œil, alors il suffisait que je cède à mon envie, là, maintenant, tout de suite, pour me faire bannir définitivement de la bibliothèque. Et croyez-le ou non, ce serait une catastrophe. Sans ce précieux sésame, j’allais d’une part, perdre ce qui était mon havre de paix dans ce territoire hostile, et de deux, j’allais gravement compromettre la réussite de mes ASPIC. Soyons honnêtes, ce n’était sûrement pas en m’enfermant dans la salle commune de Serpentard que j’allais réussir à faire quoi que ce soit, surtout si un de mes gentils camarades se mettait en tête de venir m’embêter durant cet instant crucial qu’était la réalisation de mes devoirs. Quoique. Je ne passais pas non plus ma vie à étudier, preuve en était, j’étais actuellement en train de papoter avec une de mes copines à la bibliothèque, et je faisais tout, sauf travailler. D’ordinaire, je me montrais un peu rêche envers ceux qui s’avisaient seulement de me déranger, et Demelza était assez chanceuse que j’accepte sa compagnie lors de mes précieuses révisions, mais…cette fois-là, je n’avais eu absolument aucun scrupule à la déranger dans ses propres révisions, alors, c’était de bonne guerre. Surtout qu’a priori, ce que j’avais à dire n’était pas d’une importance capitale, enfin, pas suffisamment pour que cela puisse justifier le fait que Demelza interrompe ses devoirs séance tenante. Quoiqu’il en fût, je n’étais pas mécontente d’avoir partagé ma vision cauchemardesque avec elle, et encore davantage les affreux doutes qui m’avaient assaillis juste après. Affreux, c’était vraiment cas de le dire, parce que Mrs Pince et Rusard, ce n’était pas le couple le plus glamour de tout Poudlard, c’était le moins que l’on puisse dire. Une vision d’horreur, c’était tout à fait ça. Et dans de telles situation, il n’y avait nullement besoin de faire appel à Colin Crivey pour immortaliser ce moment qui mériterait sans doute sa place dans les livres d’histoires -histoires gores, cela semblait tomber sous le sens - parce que l’esprit faisait très bien son boulot en enregistrant ce qu’il ne fallait SURTOUT PAS enregistrer.

Cela dit, ledit Crivey n’était jamais là quand on avait besoin de lui. Et malheureusement pour moi -et heureusement pour Demelza-, je n’avais absolument aucun talent pour la photographie. A la limite, je me débrouillais un peu en matière de dessin, mais ce n’était pas non plus exceptionnel. Disons que je savais gribouiller autre chose que les bonhommes bâtons. Ou les pommes, d’ailleurs. Et le temps que je sorte un papier et un crayon, et Demelza avait perdu sa pose. Tant pis. La mimique, elle, était restée gravée dans ma mémoire et elle me fera bien rire par la suite, quand j’y repenserai. Ce qui, en ce moment, ne serait pas de refus, vu l’aura sinistre qui enveloppait le château tout entier. « Tu l'appelles et je lui fais manger sa pellicule. Il est mignon mais je veux pas savoir ce qu'il peut faire avec toutes ces photos de filles qu'il prend. » « Il ne prend pas que des photos de fille, il y a aussi des garçons. » avais-je ajouté presque machinalement, légèrement songeuse. « D’ailleurs, suis-je la seule à trouver son obsession envers Harry Potter inquiétante? C’est flagrant qu’il y a quelque chose de malsain là-dessous. Tu pourrais peut-être essayer d’en savoir plus à son sujet? Il est dans ta promo, je me trompe? » Quoi? J’étais en train d’envoyer Demelza en mission? Non, mais pas du tout, où êtes-vous allés chercher ça? Je saisissais une opportunité, voilà tout. Et je ne faisais que mettre sur le tapis un autre doute qui me turlupinait depuis un bon bout de temps déjà. L’obsession de Colin Crivey pour Harry Potter, voilà qui méritait d’être exploité. Pour un peu, je serais fière de ma trouvaille, si l’idée n’était pas toute aussi glauque que les autres, bien qu’en soi je n’avais absolument rien contre l’homosexualité. C’était juste que je trouvais cette manie de prendre des photos à tout bout de champ vraiment bizarre, et quelque peu dérangeante. Et Potter était bien placé pour savoir ce qu’était le harcèlement photographique perpétré par un paparazzi fou-furieux. Innocemment, je regardais Demelza se taper la tête sur la table, tandis que je me gonflais d’autosatisfaction. Elle était foutue, assaillie de toutes parts par les images mentales. J’avais réussi mon coup, cela ne faisait aucun doute. D’autant plus qu’elle aussi, elle en rajoutait une couche. Ce n’était pas uniquement de ma faute, non plus! « Tracey, s'il te plait. C'est déjà assez difficile de devoir imaginer que Rusard a une vie sexuelle plus active que moi, alors je t'en prie, pas des chaines quoi. T'as vu comment il les polit ? On dirait ses enfants... » Je ne pus empêcher un rictus venir tordre mes lèvres lorsque Demelza laissa sous-entendre quelques éléments de sa vie privée. Comme quoi, prêcher le faux pour avoir le vrai était infaillible. S’agissant de ma propre vie privée, je n’avais pas de soucis à me faire, j’avais vu Caleb pendant les vacances, tout allait bien.

Et puis, elle avait parlé de Rogue, de poupée gonflable et d’élèves avec des hormones en ébullition. Une série de flashs heurta mon cerveau en ébullition, tandis qu’une légère moue venait de s’afficher sur mes lèvres. Oh, le pire, c’est que ça devait bien exister, ces petits subterfuges. Les magasins de farces et attrapes devaient bien en vendre, dans leurs rayons interdits aux mineurs. Cela dit, je ne voyais pas du tout Rogue s’adonner à ce genre de pratiques. C’était comme McGonagall, elle était intouchable, c’était mon idole et il était absolument hors de question que je laisse Demelza ternir l’image mentale que je me faisais de la sévère directrice des Gryffondor. « Ah non! » m’exclamai-je, légèrement outrée. « On ne touche pas à McGo! McGo est intouchable, et j’aime croire qu’elle n’est pas atteinte par toute cette perversion, parce que, c’est McGo quoi. » Quoi donc? Une Serpentard, fan de la directrice des Gryffondor? Et alors. Personne le savait. Enfin…à part Demelza, maintenant. Mais honnêtement, maison mise à part -sinon, je ne serais pas amie avec Demelza si les maisons entraient en ligne de compte quant à mon jugement- j’admirais cette femme, elle était un modèle d’intégrité et de droiture, ça ne se pouvait pas, point. « D’ailleurs, dans un tout autre registre. » repris-je, tout en tentant tant bien que mal de chasser les images mentales qui me mitraillaient l’esprit. « Vus dans les couloirs, Eloïse Midgen en train d’embrasser langoureusement Kevin Entwhistle. Tu sais, le Serdaigle qui est en septième année qui a le nez tout écrasé qu’on se demanderait presque s’il n’a pas été bercé trop près du mur. Enfin, ce n‘est pas franchement une info, beaucoup de personnes doivent être au courant, il faut dire que c‘est Peeves qui les a surpris, et il s‘en est mêlé, enfin, comme d‘habitude quoi. Tu sais comment Peeves peut être discret quand il s‘y met. » Une grimace de dégoût vint déformer mon visage, tandis que les images mentales affluaient de nouveau. Imaginer que cette fille là, gentiment surnommée la calculatrice en raison de ses trop nombreux boutons d’acné puisse avoir un copain était tout simplement…déprimant. « Dire que cette fille a réussi à se trouver un petit-ami. » énonçai-je à voix-haute, tout en soupirant de façon ostentatoire, non sans hocher la tête de droite à gauche d’un air navré. « C’est complètement affligeant. À chacun son mauvais goût, hein, mais pourquoi, nous, ça ne marche pas? » Bon, ça y était, j’étais légèrement en train de déprimer. La faute à ma vie amoureuse un peu trop compliquée. Caleb était mignon, Caleb était bien bâti, Caleb avait tout pour me plaire, mais Caleb n’était pas pour moi, et je le savais, je ne me faisais pas d’illusions. Pourtant, en cet instant précis, je me surprenais à rêvasser stupidement de ce qu’on pourrait faire lors de nos prochaines retrouvailles, exactement comme ces greluches stupides que je passais mon temps à critiquer. Tout en soupirant lourdement, je me pris la tête entre les mains. Et merde. Pourquoi avais-je parlé de ça, au juste? Parce que connaissant Demelza, elle allait très probablement chercher à me tirer les vers du nez, et ce jusqu’à l’usure. Autrement dit, je n’étais pas sortie de l’auberge. Et je ne savais pas si je devais m’en inquiéter ou non.
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